Affaire Stormy Daniels: Trump échappera-t-il à la justice aujourd'hui?
Le Journal de Montréal
Un juge de New York doit se prononcer mardi sur l’éventualité d’abandonner ou de geler les poursuites contre le président élu, Donald Trump, dans l’affaire des paiements cachés faits à la vedette de films X Stormy Daniels, après une condamnation historique au printemps.
Ce dossier est le seul dans lequel un procès pénal a eu lieu à l’encontre du républicain, sur les quatre dans lesquels il était inculpé tout en étant candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre qu’il a remportée, un scénario sans précédent dans l’histoire américaine.
Au bout de six semaines de débats, le 30 mai, un jury de 12 citoyens avait reconnu à l’unanimité Donald Trump coupable de 34 délits de falsification comptable pour cacher aux électeurs le paiement de 130 000 dollars fait à la vedette de films X. Le but était d’éviter qu’un scandale sexuel n’éclate à la toute fin de sa première campagne victorieuse en 2016 contre Hillary Clinton.
La peine, qui peut aller de l’amende à la prison, aurait d’abord dû être prononcée le 11 juillet par le juge Juan Merchan, mais le magistrat a accepté de la reporter une première fois au 18 septembre, puis au 26 novembre, c’est-à-dire après l’élection, afin d’étudier de nouveaux recours des avocats de la défense.
Désormais élu président des États-Unis, Donald Trump pourrait échapper à toute sentence, au moins jusqu’à son départ de la Maison-Blanche en 2029.
Selon des courriels rendus publics par le tribunal, la défense a demandé au juge Merchan «la suspension et le rejet [de l’affaire] pour éviter que le président Trump ne soit empêché de gouverner».
Le parquet de Manhattan a concédé que les «circonstances [étaient] exceptionnelles» et qu’il fallait trouver un «équilibre» entre le respect d’«un verdict de culpabilité d’un jury après un procès» et «la fonction présidentielle».
Avant même l’élection de Donald Trump, ses avocats avaient demandé l’annulation de la procédure, après une décision de la Cour suprême, à majorité conservatrice, qui a considérablement étendu l’immunité présidentielle le 1er juillet dernier.
Ce recours, sur lequel le juge Merchan doit aussi se prononcer, a été déposé au motif que des preuves utilisées par l’accusation relèvent d’actes officiels durant le premier mandat du républicain à la Maison-Blanche (2017-2021).