
Déjà fatigués de Donald Trump? Voici 8 trucs pour survivre à l’avalanche de déclarations et de revirements
Le Journal de Montréal
Vous êtes déjà assommés par la succession d’annonces épeurantes et de volte-face tarifaires de Donald Trump en moins d’un mois? C’est normal, puisqu’«inonder» l’espace public fait partie de sa stratégie pour étourdir ses opposants et surtout, paraître plus fort qu’il ne l’est, expliquent des experts. Voici quelques conseils pour garder la tête hors de l’eau.
«L’important, c’est de rester calme», dit Barry Eidlin, professeur de sociologie politique à l’Université McGill. Les limites aux pouvoirs de Trump existent encore aux États-Unis, rappelle-t-il.
Il est tout à fait normal d’être inquiet dans le contexte d’incertitude actuel, ajoute Emmanuel Choquette, professeur de communication politique à l’Université de Sherbrooke. Mais il faut aussi se rappeler qu’avec son côté intimidateur et sa recherche constante d’attention, Trump carbure aux provocations et aux réactions qu’elles créent. «Plus on réagit, plus il croit qu’il a du pouvoir», ajoute Anessa Kimball, professeure au Département de sciences politiques de l’Université Laval.
Ce que veut Trump, c’est paraître fort, disent plusieurs experts. Or, dans sa façon de multiplier les décrets présidentiels, il y a une «admission de faiblesse», analyse Barry Eidlin. Un décret est une décision qui peut être balayée par le prochain président, alors que l’instauration d’une loi est plus permanente, explique-t-il.
Avec la mince majorité républicaine au Congrès, faire voter des lois est justement ce que Trump ne peut tenter sans courir le risque de perdre la face, expliquait au début février le chroniqueur Ezra Klein du New York Times dans une vidéo intitulée Ne le croyez pas. «Trump agit comme un roi parce qu’il est trop faible pour gouverner comme un président», analysait-il.
Dans son livre De la tyrannie, publié après l’élection de Trump en 2016, l’historien Timothy Snyder offre 20 leçons tirées du 20e siècle pour mieux résister à un régime en dérive autoritaire. Le premier conseil qu’il donne est celui de «ne pas obéir en avance». Dans les débuts, les gens vont tenter d’anticiper ce qu’un gouvernement encore plus répressif voudrait. En se soumettant, ils ouvrent la voie à la répression qu’ils voulaient éviter.
Au contraire, il faut envoyer le message que «le coût de ses actions sera élevé», explique Maria Popova, professeure de sciences politiques à l’Université McGill.
«Il y a beaucoup de “ballons d’essai” dans ce que font Trump et Vance», ajoute Barry Eidlin. «Ce sont des tentatives de tester les limites», que ce soit celles des tribunaux ou du Parlement.
Certains joueurs ont déjà commencé à flancher. Par exemple, les patrons de CBS ont accepté de négocier à l’amiable avec Trump, qui poursuit la chaîne pour un travail éditorial plutôt banal sur une entrevue de Kamala Harris.