La guerre et les viols sont depuis toujours associés
Le Journal de Montréal
Le viol en contexte de guerre est un phénomène tristement « récurrent » dans l’histoire. Des allégations de violences sexuelles sur des Ukrainiennes par des soldats russes s’accumulent déjà.
« L’arme du viol a été très souvent, et ce depuis le début de la guerre, utilisée dans le cadre même du combat. On en a vu sur tous les continents et à toutes les époques », affirme la chercheuse postdoctorale en science politique Johanna Masse.
À Kherson, la première ville ukrainienne tombée entre les mains des Russes, des voix s’élèvent pour dénoncer les viols sur les femmes de tous âges.
En entrevue à CNN, Svetlana Zorina, résidente de Kherson, a témoigné du phénomène vendredi dernier. « [Les soldats russes] ont déjà commencé à violer nos femmes. L’information vient d’individus que je connais personnellement. C’est arrivé à une jeune fille de 17 ans et ils l’ont tuée », a-t-elle affirmé.
Déjà des cas en Ukraine
La militante féministe ukrainienne Inna Chevtchenko a indiqué, vendredi sur Twitter, qu’elle a reçu des messages de Kherson, sa ville natale, depuis la veille, « selon lesquels plusieurs femmes et jeunes filles ont été violées par des soldats russes ».
Les crimes sexuels en temps de guerre sont des cas isolés ou organisés pour déstabiliser l’ennemi. « Actuellement, on n’a aucune donnée et on ne pourra pas le savoir avant des années », a précisé Mme Masse.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a fait valoir vendredi, lors d’une réunion en ligne, l’existence de « nombreux cas » d’agressions sexuelles dans les villes occupées par les soldats russes. Il a également fait la demande d’un tribunal pénal spécial pour juger le « crime d’agression ».
« Les criminels de guerre russes seront tenus responsables », a assuré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, samedi dernier sur Twitter.