L’ex-numéro 1 de la filière batterie passé chez GM dénonce les coûts de construction au Québec
Le Journal de Montréal
«Je pense que nous allons frapper de gros murs», prévient l’ex-directeur principal de la filière batterie d’Investissement Québec (IQ), aujourd’hui lobbyiste pour le constructeur américain General Motors (GM), qui va jusqu'à parler d'une «tempête parfaite» en voyant les coûts de construction exploser et la productivité à la traîne au Québec.
L’ancien directeur principal Stratégie batteries et Initiatives stratégiques d’Investissement Québec (IQ), Simon Thibault, aujourd’hui leader des matériaux critiques pour les véhicules électriques du constructeur GM, a dénoncé récemment les lenteurs en construction chez nous au journal Les Affaires.
«C’est à ce point où nous allons remettre en question des investissements futurs au Québec. Il faut apprendre à contrôler nos coûts de construction au Québec parce qu’à long terme, ça ne fonctionnera pas, c’est certain», martèle celui qui est devenu lobbyiste pour GM moins d’un mois après avoir abandonné son poste-clé chez IQ.
D’après lui, bâtir une usine au Québec coûterait «trois fois plus cher» qu’en Corée du Sud et de «15% à 20% de plus que dans l’État du Tennessee».
Pire encore, le déficit de productivité ferait en sorte que l'usine d'ici aurait besoin d'un bon quatre mois de plus que sa semblable au Tennessee, toujours selon Simon Thibault, qui n’a pas voulu s'entretenir avec Le Journal après l'entrevue qu'il a accordée aux Affaires.
Pour Éric Côté, PDG de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ), les propos de Simon Thibault visent juste.
Son association vient de faire des représentations, dans l’étude du projet de loi 51, pour arriver à trouver des moyens d’accroître la productivité. «Quand vient le temps de choisir un site, les investisseurs étrangers ont l’embarras du choix et cherchent à maximiser l’investissement», illustre-t-il.
«Plusieurs de nos membres sont en contact avec ces investisseurs. Ils doivent expliquer pourquoi c’est plus complexe, donc plus cher, au Québec», soutient-il.
Alors que GM a engrangé des profits de près de 13 milliards de dollars l’an dernier, le constructeur est toujours en discussion avec le gouvernement québécois pour du «financement (subventions, prêts ou autres)», si l’on se fie au registre des lobbyistes, qui indique que son mandat est toujours actif.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.