Filière batterie: «C’est sûr que ça représente un risque économique», reconnaît le PDG d’Investissement Québec
Le Journal de Montréal
Le PDG d’Investissement Québec (IQ) reconnaît le «risque économique» de mettre plus de 2,7 G$ de fonds publics dans la filière batterie, mais assure avoir bel et bien «fait ses devoirs» pour connaître l’ensemble des risques, même s’il n’a pas demandé d’étude à ce sujet.
«C’est un maudit bon deal d’affaires. C’est sûr que ça représente un risque économique. La filière n’est pas construite encore», a expliqué en entrevue au Journal le PDG d’Investissement Québec (IQ), Guy LeBlanc.
Le numéro 1 du bras financier a fait cette déclaration en marge d’une allocution devant des gens d’affaires de la Mauricie et du Centre-du-Québec prévue mardi.
Interrogé sur les divers risques liés à la filière batterie, Guy LeBlanc a voulu remettre les pendules à l’heure après que des experts ont accusé Québec de ne pas s’être assez penché sur la question.
«On n’a pas demandé d’étude. On n’a pas produit de document autre que nos discussions avec les parties compétentes et on a eu ces discussions-là avec des joueurs internationaux. On a eu ces discussions-là avec des firmes spécialisées. On a eu ces discussions-là avec des gens du centre de recherche d’Hydro-Québec, entre autres Karim Zaghib et les gens de Shawinigan», a-t-il expliqué.
«On a fait nos devoirs, autant d’un point de vue vérification diligente technologique, qu’économique, et sur l’ensemble des risques potentiels, la réputation des joueurs avec lesquels on parlait, et ainsi de suite», a-t-il ajouté.
Alors que le gouvernement Legault vient de mettre près de 20% de fonds publics sur environ 15 G$ de projets de la filière batterie, le numéro 1 d’IQ avait un message à lancer aux contribuables: il faut cesser de parler de «subvention» et voir cela comme un investissement.
«Ce qui m’irrite, c’est que l’on parle toujours de subvention et d’aide, et ainsi de suite. C’est du financement et de la prise de participation à 95% que l’on a fait», a-t-il dit.
«Je suis un peu tanné d’entendre parler de ces subventions. C’est 5% de 15 G$ de l’aide québécoise qui représente une forme de subvention. Point à la ligne», a-t-il martelé.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.