Campements propalestiniens: le plus vaste mouvement étudiant en Amérique du Nord depuis les années 1960
Le Journal de Montréal
Avec plus de 150 campus américains touchés et même un campement chez nous à l’Université McGill, le mouvement de protestation étudiante contre les attaques d’Israël à Gaza rappelle sur plusieurs plans celui contre la guerre du Vietnam.
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«C’est la première fois qu’on a autant de campus secoués en même temps [aux États-Unis] par des protestations étudiantes depuis les années 1960», observe Jean-Philippe Warren, professeur à l’Université Concordia et spécialiste des mouvements sociaux.
Dans les derniers jours, le mouvement s’est d’ailleurs répandu dans plusieurs universités au Canada, en France, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Australie.
À Montréal, plusieurs dizaines de personnes campent devant l’Université McGill depuis le 27 avril. Lundi dernier, les campeurs de McGill ont annoncé leur intention de rester et même d’accueillir encore plus de manifestants.
La demande la plus fréquente des campeurs d’ici et d’ailleurs: que les universités coupent leurs liens financiers avec Israël, et particulièrement avec les compagnies d’armement.
Un peu comme pendant la guerre du Vietnam, les manifestants souhaitent notamment faire cesser le massacre de civils innocents dans un pays à l’autre bout du monde, analyse Yves Gingras, professeur d’histoire à l’UQÀM.
Dans les années 1970, on considérait que les manifestations du mouvement antiguerre et les affrontements qui en découlaient avaient favorisé l’élection de Richard Nixon, qui se présentait comme le candidat de la loi et l’ordre, thème exploité ces jours-ci par Donald Trump.
Cela pourrait devenir «un caillou dans la chaussure de Joe Biden», comme ce l’était pour les politiciens démocrates de l’époque, explique Frédérick Gagnon, directeur de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand.