Bombardier en furie contre l’arrivée de Boeing au Québec
Le Journal de Montréal
Bombardier accepte mal que les gouvernements Legault et Trudeau accueillent Boeing à bras ouverts, accusant le géant américain «d’avoir très récemment mis à risque l’industrie aéronautique au Québec».
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«Nous sommes surpris de voir les deux gouvernements si fortement prioriser et applaudir une multinationale étrangère qui bénéficie déjà d’importants contrats de son pays d’origine, en plus d’avoir très récemment mis à risque l’industrie aéronautique au Québec», assène Bombardier dans une déclaration transmise au Journal.
L’entreprise québécoise fait ainsi référence aux démarches menées par Boeing en 2017 pour obtenir de Washington l’imposition de droits de douane de 300 % sur les avions C Series construits à Mirabel. Fort critiquée, cette offensive de Boeing avait durement ébranlé Bombardier.
«Nous nous trouvons aujourd’hui dans un contexte où la main-d’œuvre aéronautique se fait de plus en plus rare, poursuit l’avionneur québécois. L’arrivée de nouveaux joueurs via un soutien direct ou indirect risque de créer de nouvelles pressions sur les entreprises québécoises.»
Boeing ne recevra pas de soutien financier direct des gouvernements pour s’installer ici, mais bénéficiera de la création d’Espace Aéro, une nouvelle «zone d’innovation» dans laquelle Québec investira 85 millions $ et dont Bombardier sera également membre.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.