Voici les 12 cadeaux culturels de 2023: du dernier tour de piste de Karl Tremblay aux sorties publiques de Céline Dion
Le Journal de Montréal
La guerre, l’inflation, le climat qui déraille: l’actualité a encore mis à l'épreuve les plus optimistes en 2023. Heureusement, les artistes étaient là pour nous faire oublier, le temps d’une chanson, d’un spectacle, d’un film, d’une émission ou d'une lecture, que notre planète en arrache. Pour rendre hommage à une autre année culturelle riche (vraiment riche, n’est-ce pas, Taylor Swift?), notre équipe des Arts et spectacles a préparé ce résumé de 2023 en 12 cadeaux. Bonne lecture!
Il était condamné, son corps tenait avec de la broche, mais jusqu’au bout de ses forces, il a tenu à monter sur scène.
À moins que vous ayez passé toute l’année qui s’achève dans une grotte sans accès à Internet, vous savez très bien quel artiste a le plus marqué l’actualité culturelle au Québec en 2023.
L’extraordinaire courage dont a fait preuve Karl Tremblay a permis à des centaines de milliers d’admirateurs des Cowboys Fringants de chanter et danser, l’été dernier, lors d’une poignée de concerts qui se sont tous transformés en immense déclaration d’amour d’un peuple aux porte-voix d’une génération.
En se présentant droit comme un chêne et fier pour chanter aux côtés de son amoureuse Marie-Annick Lépine et de ses amis Jean-François Pauzé et Jérôme Dupras, contre l’avis de son propre médecin, Karl Tremblay a non seulement ému aux larmes les Québécois, il a cimenté la place des Cowboys Fringants à titre de groupe le plus populaire/important de l’histoire de la musique au Québec.
Même si des concerts ont été annulés en raison de ses traitements de chimiothérapie, encore deux mois avant son décès, survenu le 15 novembre, il chantait Les étoiles filantes au Festival western de Saint-Tite.
L’apothéose sur les Plaines
Ce mémorable dernier tour de piste a connu son apothéose le 17 juillet, sur les plaines d’Abraham, au Festival d’été de Québec, devant 90 000 personnes.
D’abord annulé quatre jours plus tôt en raison du mauvais temps, ce concert a eu droit à une seconde chance quand le festival, pour la première fois de son histoire, a décidé d’ajouter une journée à l’événement.
Après 19 mois à parcourir la planète pour chanter ses succès dans des stades remplis de Swifties hystériques, la plus grande vedette de notre époque, Taylor Swift, s’amène enfin au Canada – six concerts à guichets fermés à Toronto à partir de jeudi, puis trois à Vancouver en décembre – pour mettre un point final à la tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.