Une frénésie «historique»
Le Journal de Montréal
L’effervescence ressentie un peu partout en ville à l’approche du Festival d’été de Québec (FEQ) se transpose jusque dans les bureaux de l’organisation, qui a vendu l’ensemble de ses laissez-passer forçant les retardataires à patauger dans les forts prix des billets en revente.
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À un peu plus de trois semaines du grand retour du FEQ avec une édition normale, la directrice générale Anne Hudon est fébrile. La rapidité avec laquelle les laissez-passer se sont envolés au mois d’avril « a galvanisé les troupes » et l’organisation tente de surfer sur cette vague depuis.
Vite comme l’éclair
« Dès la mise en vente [des laissez-passer], l’effervescence a été au maximum. On ne savait pas à quoi s’attendre. Il y avait quand même un point d’interrogation. [...] Ça nous a vraiment donné des ailes. On s’est dit : “Oh mon Dieu ! Est-ce que ça se pourrait que ça redevienne tout de suite comme avant, dès cette année ?” », se souvient Mme Hudon.
Rappelons que les 125 000 laissez-passer réguliers du FEQ ont tous trouvé preneur 75 jours avant le coup d’envoi des festivités, du jamais-vu aussi tôt avant les festivités. En 2017, le FEQ avait débuté à guichets fermés pour la première fois de son histoire, mais seulement trois jours avant le premier concert.
C’est ce qui fait de 2022 une vente « historique », précise Mme Hudon.
Des billets à prix d’or
Cet engouement pour le retour du FEQ se ressent même dans la revente des précieux billets d’entrée, alors que plusieurs ne se gênent pas pour demander le gros prix pour certains spectacles.
Après 19 mois à parcourir la planète pour chanter ses succès dans des stades remplis de Swifties hystériques, la plus grande vedette de notre époque, Taylor Swift, s’amène enfin au Canada – six concerts à guichets fermés à Toronto à partir de jeudi, puis trois à Vancouver en décembre – pour mettre un point final à la tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.