Emily a perdu son charme
Le Journal de Montréal
Emily à Paris est de retour. Malheureusement.
Précisons d’abord une chose : l’auteur de ces lignes était tombé sous le charme d’Emily à Paris, l’an dernier, se laissant séduire par la légèreté assumée de cette comédie sans réelle prétention. Mais force est de constater que cette première série d’épisodes avait suffi à faire le tour du jardin.
On retrouve tout de même aujourd’hui Emily Cooper exactement là où on l’avait laissée. L’Américaine dépêchée à Paris est toujours au service de Savoir, sous le joug de sa patronne Sylvie. Elle est aussi, toujours, tiraillée entre ses sentiments pour Gabriel et son amitié pour Camille. Ah, et son français est également au beau fixe, soit bancal.
Bref, rien de nouveau sous le soleil de Paris. Surtout, pas de quoi ramener l’héroïne de Netflix pour dix épisodes supplémentaires.
Presser le citron
C’est pourtant ce qu’on fait, pressant le citron comme jamais auparavant avec une seconde saison qui ressemble davantage à un épilogue de la première. On ressasse sans cesse les mêmes enjeux – déjà futiles – en se contentant d’ajouter quelques nouveaux personnages secondaires. Et même après avoir terminé le dernier épisode, on a toujours du mal à discerner le fil conducteur, l’intrigue qui devrait, logiquement, lier la saison.
Autre problème : notre chère Emily a perdu son caractère adorable et attachant. Ses bourdes et maladresses, jadis attendrissantes, ne le sont plus. Tout comme on se lasse encore plus rapidement de voir des personnages français s’entêter à discuter entre eux dans un anglais parfois approximatif, plutôt que d’utiliser leur langue de Molière.
Ne restent donc plus que les vêtements – griffés, bien sûr – étalés à l’écran comme sur la passerelle de la semaine de la mode de New York (ou de Paris, pour être conséquent). Certes, c’est magnifique, tout comme les paysages de Paris et ses environs. Mais c’est loin d’être suffisant pour renouveler notre affection pour cette Emily jadis si charmante.
Emily à Paris est maintenant diffusé sur Netflix.
Après 19 mois à parcourir la planète pour chanter ses succès dans des stades remplis de Swifties hystériques, la plus grande vedette de notre époque, Taylor Swift, s’amène enfin au Canada – six concerts à guichets fermés à Toronto à partir de jeudi, puis trois à Vancouver en décembre – pour mettre un point final à la tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.