
Comparer le prix des billets d’avion: on vous fait mission impossible
Le Journal de Montréal
La tarification des voyages en avion est de plus en plus conçue pour empêcher l’acheteur de comparer les prix, estime un expert.
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«Je lève mon chapeau au consommateur capable d’éclaircir tout ça. Ça fait 40 ans que je travaille en tarification aérienne et je n’ai jamais vu une telle complexité! C’est rendu qu’on a besoin d’un doctorat pour connaître et expliquer la manière d’établir les prix», dit John Gradek, chargé de cours à l’Université McGill, qui a occupé des postes de gestion chez Air Canada pendant 18 ans.
Les compagnies canadiennes, observe-t-il, répliquent de plus en plus les méthodes européennes qui visent à augmenter les revenus sur toutes les options qu’on peut ajouter au prix du vol, comme le choix des sièges, les bagages, les repas, la possibilité de changer ses plans, etc. Et cela peut faire tripler le prix de vol annoncé.
Par exemple, une visite sur le site de Porter pour réserver un vol aller-retour Montréal-Vancouver du 8 au 16 octobre donne un prix de base de 327$. Si vous acceptez de payer 355$, vous gagnez la possibilité d’avoir un bagage en cabine et celle de pouvoir changer le plan de vol, moyennant d’autres frais. Vous bénéficiez aussi de l’enregistrement électronique et d’un crédit voyage en cas d’annulation.
Ensuite, on vous offre la possibilité du combo sélection de sièges et un bagage en soute, à partir de 45$ par personne par destination. Si vous voulez vous assurer de pouvoir changer de vol en cas d’imprévu, il faudra débourser au minimum 46$ par passager par destination. Ça monte vite et si on a un bagage en extra au retour, qu’on enregistre à l’aéroport, le prix sera beaucoup plus élevé que lors de la réservation du vol.
Les options souvent plus chères que le billet d'avion
«Les à-côtés peuvent être beaucoup plus chers que le billet d’avion. C’est pour qu’on ne soit pas capables de comparer. On essaie de vous convaincre de mettre votre argent sur un vol et là, les jeux commencent», analyse John Gradek, pour qui les pratiques difficiles à comprendre deviennent un peu discriminatoires.
Les transporteurs tirent de plus en plus leur rentabilité de la vente des options et le prix des vols varie hautement selon le moment auquel on achètera son billet et les jours et heures où on se déplacera.

Tarifera, tarifera pas... Le président Trump met tout le monde sur les nerfs à force de menacer le Canada de tarifs de toutes sortes, et surtout, de changer d’idée comme il change de chemise. Mais le mercredi 2 avril sera «le jour de la libération» pour les Américains, selon les mots de Donald Trump. Cette journée-là, une pluie de nouveaux tarifs doit s’abattre sur le Canada et sur d’autres partenaires commerciaux des Américains. Pour démêler tout ça, voici le portrait des tarifs déjà en vigueur et de ceux à venir... Jusqu’à ce que M. Trump change encore d’idée.