Cannes de sirop d’érable: BMR préfère les conserves «Made in China»

Les petits acériculteurs sont obligés de mettre leur sirop d’érable dans des boîtes de conserve chinoises, car ils n’ont pas d’autres choix à la quincaillerie du coin, et ce, même si l’on fabrique des canettes d’acier au Québec.

- Voilà, ce sont nos «petites chinoises», dit une employée de BMR en montrant des caisses de cannes dans l’entrepôt derrière le magasin de Pont-Rouge.

- Des petites chinoises... Elles ne viennent pas d’ici?

- C’est un client qui les appelle comme ça. Je pense qu’elles viennent d’ici. Enfin, je ne sais pas.

Le client n’a pas tort, les cannes viennent bel et bien de Chine, comme le confirment des employés d’autres succursales de BMR au téléphone.

Le hic, c’est que les petits producteurs n’ont pas d’options, puisque les magasins BMR sont le seul endroit où ils peuvent s’acheter des cannes pour leur sirop.

Erick Vachon, le président d’Ideal Cana, une compagnie de la Rive-Sud de Québec qui fabrique des boîtes de conserve et fournit les gros embouteilleurs comme Sirop Bernard et Metro, peine à s’expliquer cette situation.

«Ils pourraient au moins vendre deux produits, comme ça, les acériculteurs auraient le choix!», lance-t-il en entrevue avec Le Journal.

Par le passé, Ideal Can a déjà fait affaire avec BMR, mais le groupe aurait choisi de prioriser un fournisseur asiatique il y a tout juste trois ans, pour une question de prix. Les Chinois auraient offert de vendre la caisse de 200 cannes pour 1$ de moins que le prix de l’entreprise de Saint-Apollinaire, prétend M. Vachon.