Malgré la maladie, Claude Rajotte écoute encore sa musique «dans le tapis»
Le Journal de Montréal
Atteint de la maladie de Crohn depuis 2021, Claude Rajotte s’est fait plutôt discret dans l’espace public depuis. Mais l’ancien animateur adoré de MusiquePlus ne s’est pas assagi pour autant, lui qui a souvent reçu des plaintes de ses voisins pour sa musique forte. «J’aime quand ça bouge et qu’il y a quelque chose qui se passe», dit celui qui lancera mercredi son autobiographie, Les oreilles de Rajotte.
Claude Rajotte aura 70 ans l’an prochain. Mais à l’écouter parler, on jurerait qu’il en a 30 de moins. Le «plus grand mélomane du Québec» continue encore quotidiennement d’éplucher les nouveautés musicales, sans cesse à la recherche d’une nouvelle pépite.
Cet oiseau de nuit, qui écoute régulièrement sa musique jusqu’à quatre heures du matin, a souvent cassé les oreilles de ses voisins. «Mais là, c’est vraiment bien insonorisé chez moi. C’est la première fois en 50 ans que je n’écœure personne. Parce que normalement, j’écœurais beaucoup, beaucoup de monde.»
Dans son salon, il a dû mettre un petit tapis à l’endroit où il place ses pieds en écoutant sa musique. «Parce que quand je suis le beat, je donne des coups par terre et j’use mon tapis! Le mononcle a 69 ans, mais il est encore en forme!»
Il y a quatre ans toutefois, Claude Rajotte a vu sa santé se détériorer. La maladie de Crohn l’a «mis sur le derrière» et l’a forcé à annuler plusieurs engagements professionnels. «La maladie de Crohn, c’est les intestins. On n’est plus capable de bouger. Il faut que tu aies une couche, puis tu vas à la toilette 15 fois par jour. Ce n’est pas le fun du tout.»
Depuis un an, grâce à ses médicaments, l’animateur a repris le dessus. «Ça va vraiment mieux. Je suis plus en forme. J’ai encore le goût de travailler», dit celui qui participera à l’émission La chaîne musicale, sur ICI Musique, le mois prochain.
Dans Les oreilles de Rajotte, que l’animateur a mis un an à écrire, il raconte ses années à la radio et, bien sûr, son passage à MusiquePlus, marqué notamment par Le cimetière des CD et ses fameux «destroys». «Les gens m’en parlent encore aujourd’hui», dit-il.
Quand on lui demande si ces sketches comiques dans lesquels il détruisait des albums qu’il avait détestés pourraient encore se faire aujourd’hui, l’animateur n’hésite pas une seconde.
«Vraiment pas. Même lorsque je suis revenu à MusiquePlus – en 2011, après sept ans d’absence –, ce n’était plus du tout pareil. La rectitude politique s’était installée. Il fallait demander à la direction, qui soumettait à la compagnie de disques s’ils étaient d’accord ou pas [avec l’album qui recevrait un «destroy»]. Ça ne peut pas fonctionner comme ça!»
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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