[EN IMAGES] 20 ans du premier mariage gai au Québec: 10 910 couples de même sexe inspirés par eux «On ne pensait pas voir un retour en arrière de notre vivant»
Le Journal de Montréal
Le premier couple homosexuel à s’engager dans une union civile au Québec se réjouit d’avoir ouvert la voie il y a 20 ans aux 10 910 conjoints de même sexe qui les ont suivis, même s’ils doivent toujours combattre l’homophobie à l’âge vénérable de 76 et 80 ans.
«On voulait juste avoir les mêmes droits que les hétérosexuels et une sécurité si un de nous deux disparaissait. À l’époque, ce n’était pas rare qu’un conjoint homosexuel mourait et que la famille laissait l’autre avec rien», explique Theo Wouters, en regardant Roger Thibault, son amoureux des 50 dernières années.
Malgré les nombreux actes homophobes qu’ils ont subis avant d’échanger leurs alliances, rien n’aurait pu décourager le couple de Pointe-Claire de célébrer son union civile au palais de justice de Montréal le 18 juillet 2002.
C’est durant cette journée qu’ils sont devenus les premiers conjoints de même sexe mariés au Québec, au Canada, mais aussi en Amérique du Nord.
«On était conscients de marquer l’histoire. Il y avait des journalistes et des caméramans de partout dans le monde. On est arrivés en retard au palais, et la juge nous attendait parce qu’il n’y avait plus de stationnements nulle part», raconte en riant M. Wouters.
Tenir tête
Les amoureux, qui avaient 60 et 56 ans au moment de leur union, avouent qu’ils sont toujours aussi fiers de leur combat aujourd’hui, mais surtout d’avoir tenu tête à ceux qui s’opposaient à leur mariage.
«On a poursuivi des voisins qui nous menaçaient. L’un d’entre eux continue encore aujourd’hui. Même les policiers nous disaient à l’époque de changer de quartier pour avoir la paix. Le pire, c’est que des centaines de personnes ont déjà manifesté contre nous dans notre rue. Mais on n’a pas bougé et on est toujours restés à Pointe-Claire», se réjouit le couple.
Pour son vingtième anniversaire de mariage, le couple a d’ailleurs invité cette semaine Le Journal dans la maison qu’il habite depuis 1979.
L'organisme Parents-Secours, qui offre des refuges temporaires aux enfants et aînés qui se sentent menacés ou en danger dans la rue, tente de séduire une nouvelle génération de bénévoles. Les millénariaux qui ont grandi avec ces pancartes protectrices veulent maintenant perpétuer la tradition, alors que l'organisme compte 2337 foyers-refuges à travers le Québec.