Dans son balado, Jean-François Pauzé se confie sur la dernière tournée des Cowboys Fringants: «On avait vraiment l’impression de faire de la musique sur le Titanic»
Le Journal de Montréal
«Il y a des soirs au cours des derniers six mois où j’étais tellement ivre que je ne me souviens même pas de la fin des concerts. Pourtant, je n’avais jamais joué saoul lors des 25 premières années des Cowboys. On avait vraiment l’impression de faire de la musique sur le Titanic et on attendait qu’il coule.»
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Dans le plus récent épisode de son balado Le shack à Jean-Karl, Jean-François Pauzé partage de touchantes confidences sur les hauts et les bas de la tournée Les Antipodes, qui a duré quatre ans et au cours de laquelle le Québec a appris que Karl Tremblay souffrait d’un cancer.
«Tout le monde sur la tournée était chaud. Ça buvait du fort, du gros gin, de la vodka. On avait tous quelque chose à engourdir», confie le parolier du groupe, qui a cessé de boire depuis le début de 2024.
Pourtant, au début de la tournée, tout allait bien dans le meilleur des mondes. La chanson L’Amérique pleure connaissait un succès fulgurant et les premiers concerts, à l’automne 2019, ont été présentés devant un public conquis.
«On a donné une dizaine de spectacles avant que la pandémie ne vienne tout stopper, raconte Jean-François Pauzé. Cependant, pour nous, le temps s’est vraiment arrêté le 10 janvier 2020, à Terrebonne, quand, dans la loge, Karl a annoncé à l’équipe qu’il avait un cancer, que les médecins lui faisaient des tests plus avancés pour en déterminer le diagnostic.»
Malgré une période très difficile durant la pandémie pour Karl, Les Cowboys Fringants ont pu renouer avec la scène à la fin 2021.
«Un peu comme si le destin avait décidé de nous offrir un dernier tour de piste grandiose, nous sommes revenus sur scène au Centre Bell pour quatre soirs à la fin de l’année 2021, puis le Centre Vidéotron, encore le Centre Bell, une tournée européenne incroyable en février 2022 où nous avons rempli des Zénith, des arénas partout en France et en Suisse et surtout, entassé 10 000 personnes, le 19 février, à Bercy, la mythique salle de Paris maintenant nommée Accor Arena.»
Sur le circuit des festivals, se souvient Jean-François Pauzé, «une communion encore plus profonde s’est installée entre nous et les gens des quatre coins du Québec.» L’état de santé du chanteur était alors connu du public.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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