Biden salue l’avancée «colossale» de ses projets de réforme
Le Journal de Montréal
WASHINGTON, États-Unis | Joe Biden a célébré samedi son premier grand succès législatif, au lendemain de l’adoption dans la douleur d’un vaste plan d’investissements dans les infrastructures, mais il doit encore surmonter les divisions démocrates pour faire voter le grand volet social et écologique de ses ambitieuses réformes.
« Je ne pense pas exagérer en affirmant que c’est une avancée colossale pour notre pays », a lancé le président des États-Unis devant les caméras, la mine visiblement soulagée après des mois de tractations laborieuses.
Il a affirmé qu’il promulguerait « bientôt » cette loi, pour un montant de 1200 milliards de dollars d’investissements pour moderniser les routes et les ponts vétustes de la première économie mondiale, et rattraper les retards dans l’internet à haut débit. Elle a reçu vendredi soir l’aval définitif du Congrès américain, avec le soutien de l’immense majorité des démocrates, mais aussi d’une poignée de républicains.
« À tous ceux qui, chez vous, se sentent abandonnés et laissés-pour-compte dans une économie qui change si rapidement: cette loi est pour vous », a-t-il lancé, vantant un « plan pour les cols bleus » porteur de « milliers d’emplois » qui « ne nécessiteront pas de diplôme universitaire ».
Selon lui, les effets concrets commenceront à se faire sentir sur le terrain « d’ici ou trois mois ».
Le président démocrate avait désespérément besoin de cette victoire, face à la dégringolade de sa cote de popularité, après une défaite électorale retentissante de son camp dans l’État-clé de Virginie, et à un an des scrutins parlementaires de mi-mandat au cours desquelles les démocrates risquent fort de perdre leurs infimes majorités parlementaires.
Verre à moitié plein
Il lui aura fallu faire la preuve de ses talents de négociateur que cet ancien sénateur chevronné a tant vanté durant la campagne électorale face à Donald Trump, mais qui jusqu’ici ne lui avaient pas permis de surmonter les positions difficilement réconciliables de l’aile gauche et des centristes du parti démocrate.
Mais le verre de ses projets de réforme à hauteur de quelque 3.000 milliards de dollars sur dix ans, censés remodeler en profondeur l’État-providence américain, n’est qu’à moitié plein.