«La tour»: en conversation avec Patrick Huard
Le Journal de Montréal
Au lendemain du Gala des prix Gémeaux, où La tour a reçu trois trophées (meilleur talk-show, meilleure réalisation et meilleur animateur), Patrick Huard s’est dit encore un peu sous le choc, quoiqu’extrêmement fier de son équipe et de l’ambiance d’ouverture qu’ils ont su créer sur leur plateau.
En voulant s’éloigner, dès le départ, des codes traditionnels du talk-show, Patrick Huard a instauré une nouvelle façon de concevoir ce genre d’émission. «D’ailleurs, c’est drôle d’avoir gagné le trophée d’animateur, parce que je n’anime pas. On a enlevé tout ce qu’un animateur fait habituellement, c’est la raison pour laquelle, par exemple, les noms des gens qui arrivent sont en surimpression. Je ne me sens pas tant comme un animateur que comme un jaseux professionnel, mais cette catégorie n’existe pas au Gémeaux.»
Espace ouvert
Dans ses remerciements, dimanche, il s’est félicité d’avoir su créer un espace de discussions ouvert, où tout le monde n’est pas obligé d’être d’accord. «Notre gros travail est de créer un endroit propice où les gens se sentent confortables pour discuter, et qu’ils aient envie de se livrer, d’avoir du fun et d’être curieux envers les autres. On essaie de provoquer des rencontres étonnantes et qui sont enrichissantes pour ceux qui viennent à l’émission.»
Le décor de l’émission est très important pour créer cette sorte d’espace neutre et convivial, de même que le ton général de l’émission. «On a créé une vraie ambiance, a-t-il expliqué. On a d’abord fermé le 4e mur, ce n’est pas un décor avec trois panneaux qui se déplacent. Ensuite, la base de la conversation, pour moi, ce n’est pas d’être d’accord, mais d’avoir de l’empathie pour la personne qui émet une opinion différente. Il s’est quand même dit des choses parfois dures dans la première saison, mais toujours sans mesquinerie et sans vouloir être blessant.»
Droit de regard
Si les invités se sentent aussi à l’aise, c’est parce qu’ils ont la possibilité de se rétracter. «On leur demande de s’exprimer librement et, à la fin de l’émission, s’ils ont dit des choses avec lesquelles ils ne sont pas à l’aise, ou qu’ils ont l’impression de s’être mal exprimés, on l’enlève, a-t-il révélé. On ne discute pas. Je préfère avoir des gens qui se sentent libres et qui vont nous donner cinq ou six affaires de plus, dont ils sont très fiers, plutôt qu’ils aient peur de dire quelque chose.»
Comme les émissions de La tour sont enregistrées, les tournages sont aussi beaucoup plus longs que le résultat en ondes. «On tourne beaucoup plus, car il y a parfois du temps de conversation qui permet de s’apprivoiser avant d’arriver au cœur du sujet. Il y a des gens que je ne connais pas, mais il y en a beaucoup avec qui j’ai des liens. Je les connais humainement. Par exemple, j’ai travaillé plusieurs fois avec Sophie Lorain. Quand je m’assois avec elle, je suis empreint de tout ce que je connais d’elle. C’est comme si je m’étais entraîné pendant trente ans pour faire ça.»
Anecdote
Après 19 mois à parcourir la planète pour chanter ses succès dans des stades remplis de Swifties hystériques, la plus grande vedette de notre époque, Taylor Swift, s’amène enfin au Canada – six concerts à guichets fermés à Toronto à partir de jeudi, puis trois à Vancouver en décembre – pour mettre un point final à la tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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Après avoir fait languir ses amateurs montréalais pendant 16 longues années, Bruce Springsteen a rappelé à tout le monde qui était le patron au Centre Bell.