Explosion des cas de sextorsion à Montréal: trois fois plus de plaintes cette année
Le Journal de Montréal
Après avoir reçu trois fois plus de plaintes pour des cas de sextorsion cette année, la police de Montréal sonne l’alarme afin de sensibiliser les jeunes et leurs parents à ce type de fraude dévastatrice pour la santé mentale des ados.
«La tendance est exponentielle, lance le commandant Marco Breton, responsable de la division contre l’exploitation sexuelle au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). On fait affaire avec des victimes isolées, fragiles, vulnérables, dépressives et même suicidaires dans certains cas.»
Plus de 100 cas
À pareille date en 2022, les enquêteurs recensaient un peu plus d’une trentaine de dossiers. Cette année, déjà plus de 100 plaintes ont été déposées.
Dans un cas type, une fraude par sextorsion s’amorce généralement par une victime contactée sur internet par un faux compte.
«La grande majorité des victimes sont des garçons âgés entre 14 et 17 ans, précise le commandant Breton. Les portes d’entrée sont les grands réseaux sociaux qu’on connaît.»
Dans la majorité des cas, les faux comptes présentent des profils de belles jeunes femmes qui se disent intéressées à voir des photos intimes de leur victime. Si l’ado tombe dans le panneau et envoie des images personnelles, le ton change rapidement. Une somme d’argent sera alors exigée, sans quoi les photos seront envoyées à toute la liste d’amis de la personne piégée.
Rares sont les arrestations
Le problème, c’est que même lorsque les jeunes trouvent le courage de dénoncer à la police, les dossiers d’enquête mènent rarement à des arrestations. Comme le SPVM n’a pas juridiction à l’extérieur de Montréal, toutes les informations recueillies lors des enquêtes sont transmises à la police du pays où vivent les escrocs.
L'organisme Parents-Secours, qui offre des refuges temporaires aux enfants et aînés qui se sentent menacés ou en danger dans la rue, tente de séduire une nouvelle génération de bénévoles. Les millénariaux qui ont grandi avec ces pancartes protectrices veulent maintenant perpétuer la tradition, alors que l'organisme compte 2337 foyers-refuges à travers le Québec.