«Vos proches vous manquent tellement»: la commandante canadienne d’une mission d'un an de la Nasa presque comme sur Mars raconte
TVA Nouvelles
Fausses sorties spatiales, communications limitées, potager vertical... Kelly Haston, commandante d’une première mission inédite pour la Nasa, est fière d’avoir aidé à préparer un futur voyage vers la planète rouge en passant 378 jours enfermée dans un habitat martien -- au Texas.
Le but de l’expérience, qui s’est achevée début juillet, était de mieux comprendre comment un tel isolement affecte les performances et la santé d’un équipage. Un voyage aller-retour vers Mars prendrait en effet plus de deux ans, au minimum.
Les données de la mission sont encore en cours d’évaluation, mais après son séjour en compagnie de trois autres participants, Kelly Haston confie qu’envisager d’aller sur Mars -- cette fois pour de vrai -- serait « plus difficile après avoir vécu cette expérience ».
Ce qui lui a le plus manqué? « Les gens. Sans aucun doute », répond la quinquagénaire à l’AFP. « J’aurais pu rester dans cet habitat une année de plus et survivre avec toutes les autres restrictions, mais mes proches... Vos proches vous manquent tellement. »
Toutes les communications avec l’extérieur étaient différées du même délai qu’entre la Terre et Mars, soit jusqu’à une vingtaine de minutes (une quarantaine aller-retour). Peu de vidéos, très lourdes, pouvaient être reçues ou envoyées.
Un éloignement difficile à gérer « lorsque vos amis ou votre famille étaient confrontés à d’énormes défis », raconte la biologiste. « Vous ne pouviez pas être là pour eux en temps réel. »
Les seuls contacts humains directs: ses trois co-équipiers, à la fois collègues et colocataires.
« Jusqu’à la fin, nous avons pris nos repas ensemble », raconte-t-elle. « Nous avons passé beaucoup de temps ensemble presque tous les jours, et pas seulement au travail. »
La clé selon elle: que chacun ait fait attention à ne pas trop affecter les autres en cas de moral bas.