Soudan: 21 morts sur un marché dans des tirs imputés aux paramilitaires
TVA Nouvelles
Vingt et une personnes ont été tuées dimanche dans des tirs imputés aux paramilitaires sur un marché de Sennar, dans le sud-est du Soudan, au lendemain du rejet par les dirigeants du pays d’une force indépendante pour protéger les civils.
Le Réseau des médecins soudanais a en outre fait état de plus de 70 personnes blessées dans cette attaque, qu’il a attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires aux ordres du général Mohamed Hamdane Daglo, qui combattent contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane.
Le Soudan est ravagé depuis avril 2023 par un conflit sanglant entre l’armée et les forces paramilitaires. Il a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déclenché l’une des pires crises humanitaires au monde.
L’État de Sennar, qui abritait déjà avant les combats plus d’un demi-million de déplacés selon l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM), relie le centre du Soudan au sud-est contrôlé par l’armée et où des centaines de milliers d’autres déplacés ont trouvé refuge.
En août, une attaque des paramilitaires avait fait au moins 80 morts dans une localité de cet État, avaient rapporté une source médicale et des témoins.
Des experts du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ont appelé vendredi au «déploiement sans délai» d’une force «indépendante et impartiale» de protection des civils dans le pays.
«Crimes contre l’humanité»
Ils ont affirmé que les belligérants soudanais avaient commis «une série effroyable de violations des droits de l’Homme et de crimes internationaux, dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes contre l’humanité».
La recommandation des experts concernant le déploiement d’une force indépendante a été balayée d’un revers de la main par la diplomatie soudanaise, qui a dénoncé une «violation flagrante de son mandat» par la mission de l’ONU.