«Si tu protestes, tu meurs»: les pêcheurs pris en otage par les narcotrafiquants en Équateur
TVA Nouvelles
Face à un paysage côtier idyllique entouré d’immeubles luxueux, la station balnéaire de Salinas, au sud-ouest de l’Équateur, cache une guerre qui échappe aux touristes. Les gangs ont enrôlé les pêcheurs dans le trafic de drogue, leur imposant la loi du silence et des balles.
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« Si tu protestes, tu meurs », confie à l’AFP un pêcheur de 35 ans qui ne veut pas donner son nom pour raisons de sécurité.
Il travaille au quai de Santa Rosa, situé dans cette ville de 35 000 habitants de la province de Santa Elena. L’atmosphère dans le port est celle d’un silence quasi total. Les regards méfiants ajoutent à la tension.
« Nous ne pouvons pas rester longtemps ici », prévient l’homme inquiet. Comme d’autres pêcheurs de la côte pacifique équatorienne, il a été pris dans un dilemme pervers : transporter de la cocaïne en échange de fortes sommes d’argent, ou tout simplement mourir pour avoir refusé de le faire.
Sa grosse barque à moteur serpente entre des dizaines de bateaux colorés qui flottent le long du quai, avant de se perdre en mer.
Salinas est situé à 150 kilomètres à l’ouest de Guayaquil, principal port commercial du pays et épicentre des violences entre les gangs qui se disputent les routes du trafic de drogue vers les États-Unis et l’Europe.
Autrefois un havre de paix, l’Équateur est aujourd’hui en proie à la violence et les homicides sont passés de 6 pour 100 000 habitants en 2018 à un record de 47 en 2023.
Santa Elena est un fief politique et lieu de résidence personnelle du président Daniel Noboa. Depuis son arrivée au pouvoir en 2023, il mène une guerre sans merci contre le trafic de drogue, qui ne cesse de se renforcer dans un pays situé entre Colombie et Pérou, les plus grands producteurs de cocaïne au monde.