Fin des véhicules à essence en 2035: «Ça va trop vite», alertent les constructeurs
Le Journal de Montréal
«Ça va trop vite», s'inquiètent les Honda, Hyundai, Kia, Mazda, Toyota et Volkswagen par la bouche de leur association en voyant le gouvernement Legault appuyer sur l’accélérateur pour interdire coûte que coûte la vente de voitures à essence neuves d’ici 2035.
«Tout le monde veut se rendre là, mais là où l’on a une inquiétude, c’est que ça va trop vite», résume au Journal Patrice Maltais, directeur, relations avec les parties prenantes et affaires québécoises chez Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada (CMAC).
«Au Québec, on est un peu déçu parce que l’on pense que ce momentum-là sera brisé parce que les subventions seront descendues avant le seuil d’adoption», ajoute-t-il.
Lors du budget, Québec a annoncé son intention de baisser le rabais accordé pour l’achat de véhicules électriques dès le 1er janvier 2025 pour s’évaporer fin 2026.
«On parle un peu au gouvernement, mais il n’y a personne qui nous écoute. Les incitatifs ont descendu, même si on leur a dit que l’on en avait encore besoin», poursuit Patrice Maltais de CMAC, une association établie à Markham, en Ontario.
Il brandit une étude récente de l’Institut C.D. Howe où on démontre que même si les usines roulaient à plein régime, les constructeurs seraient incapables d’y arriver. «Même si on embarquait avec les véhicules chinois, on n’y serait quand même pas», va jusqu’à dire le représentant d’une quinzaine de constructeurs au pays.
Alors qu’en Europe une association de constructeurs automobiles exige «plus de souplesse dans le calendrier», les plaques tectoniques de l’électrification bougent.
Tesla vient de voir ses profits piquer du nez de 45% au dernier trimestre. L’usine ontarienne d’Oakville de Ford vient d’annoncer qu’elle reviendra à la production de camions à essence Super Duty. Au Québec, l’échéancier du projet de méga-usine de batteries de Northvolt pourrait être revu.