Un grand homme de sport va nous quitter: «Mon congédiement par les Expos a été plus difficile que de demander l'aide médicale à mourir»
Le Journal de Montréal
Un géant du sport québécois est sur le point de nous quitter. Un homme avec qui je partage une amitié depuis plus de 60 ans. Cet homme, un passionné de baseball, a travaillé avec les Royaux de Montréal et il a été un des cofondateurs du Club des amis du baseball.
Il a joué au baseball junior d’élite et par la suite, il a été le propriétaire de l’équipe de Ville-Marie. Il a connu une belle carrière comme policier pendant 21 ans avec la Sûreté du Québec.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il a côtoyé les meilleurs joueurs de l’histoire du baseball ainsi que les légendes du Canadien. En novembre 2018, il a été intronisé au Temple de la renommée Baseball Québec à titre de bâtisseur.
Cet homme, c’est Claude Lavoie.
Dimanche dernier, je l’ai joint au téléphone. Je venais d’apprendre à son insu que sa demande à l’aide médicale à mourir avait été acceptée. Il me répétait sans cesse qu'il était serein avec sa décision de partir, le 30 mai prochain, et que son cancer généralisé le faisait trop souffrir.
On a communiqué au téléphone avec le journaliste Serge Touchette, que Claude considère comme un grand ami. Nous avons ri pendant plus d'une heure en nous remémorant des souvenirs incroyables que nous avons vécus lors de son séjour à titre de responsable du vestiaire des visiteurs lors des matchs des Expos.
Une aventure qui a débuté au parc Jarry en 1971 et s’est poursuivie jusqu’en 1993 au Stade olympique.
Je pensais qu'il était hospitalisé, mais à ma grande surprise, j'ai appris lundi qu'il était toujours à la maison lorsque je l'ai rejoint.
Il s’apprêtait à quitter la maison avec sa fille Danielle pour se diriger vers un centre de soins palliatifs.
GAINESVILLE | C’est un mardi, en milieu de journée, au stade de basketball des Gators sur le superbe campus de l’Université de la Floride. Je suis installé aux abords du court, l’esprit plongé dans mon ordinateur portable. La voix grave typique d’un géant me fait sursauter. «Salut, c’est Olivier Rioux!» Bien assis, mon regard se tourne vers le haut, encore vers le haut, toujours vers le haut. Voilà qui promet pour ma rencontre avec celui qui a été reconnu il y a trois ans par le livre Guinness des records comme le plus grand adolescent au monde.