Des producteurs de sirop d’érable en colère contre Hydro: «On est à 50 kilomètres de Montréal et on a de la misère à avoir du courant»
Le Journal de Montréal
Des producteurs québécois de sirop d’érable commencent à en avoir soupé d’avoir de la misère à avoir de l’électricité pour leurs projets d’investissements, qui passeraient après les usines de la filière batterie menées par des étrangères, selon eux.
«On oublie nos régions», lance d’une voix posée Alan Bryson, propriétaire de l’Érablière O’Maple de 40 000 entailles, à Notre-Dame-de-la-Merci, près de Saint-Donat.
«On fait des demandes, et ce sont des délais de deux ans pour de simples petites installations», dénonce à son tour Martin Pilette, propriétaire des Érablières Des Monts, de 32 000 entailles.
«On est à 50 kilomètres de Montréal et on a de la misère à avoir du courant continu parce que les lignes sont surchargées», soutient-il.
À ses côtés, Normand Urbain, un producteur de sirop de Lanaudière de 8500 entailles, en ajoute une couche.
«Est-ce que c’est normal que des gens attendent, pas des journées, des semaines, des mois, mais des années avant de se faire brancher en acériculture?», se demande-t-il.
Au Journal, il déplore aussi le réseau qui lâche souvent au pire moment. «Il y a des producteurs qui ont eu des débranchements six, sept ou même huit fois. On peine à joindre les deux bouts. On perd plusieurs milliers de dollars», souffle-t-il.
Jeudi, en marge d’une rencontre des partenaires de la politique bioalimentaire, au Centrexpo Cogeco Drummondville, les esprits se sont échauffés à la fin de l’Assemblée générale annuelle (AGA) des acériculteurs, qui se tenait dans la salle voisine.
Des producteurs exaspérés ont pris le micro pour critiquer ouvertement Hydro-Québec et le gouvernement actuel qui les feraient passer après les gros projets industriels, toujours selon eux.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.