Francos de Montréal: Marie-Annick Lépine lance les festivités avec l'aide de Jean-François Pauzé
Le Journal de Montréal
Jean-François Pauzé est venu prêter main-forte à Marie-Annick Lépine pour la soirée d’ouverture des Francos, vendredi, créant une onde d’émotion tangible sur la Place des Festivals. Des cris ont été poussés. Quelques larmes ont même été versées par les fans de Cowboys Fringants émus de voir les deux artistes réunis sur une même scène, sept mois après le décès de Karl Tremblay.
Ils étaient nombreux à s’être déplacés, les fans de Marie-Annick Lépine et des Cowboys Fringants convergeant vers le centre-ville pour témoigner leur soutien et leur amour à la veuve de Karl Tremblay, décédé en novembre dernier au terme d’un combat contre le cancer de la prostate.
Celle-ci paraissait d’ailleurs émotive – mais forte – en s’adressant à une foule imposante s’étendant à perte de vue devant la scène érigée sur la rue Jeanne-Mance.
«Les premiers mois, les premières années, sont parsemés de petits deuils à chaque fois que je vis quelque chose qu’il aurait aimé. Il aurait capoté d’être ici. Il serait fier de sa petite blonde», a avancé Marie-Annick Lépine.
L’affiche de la soirée avait beau annoncer une performance de la chanteuse et multi-instrumentaliste comptant trois offrandes solo à son actif, on se doutait bien que le répertoire des Cowboys Fringants allait occuper une grande part du programme de la soirée.
«Un peu partout au Québec, on va jouer des chansons des Cowboys [Fringants] cet été. Ce serait bien que j’en fasse quelques-unes moi aussi», avait annoncé Marie-Annick Lépine en début de performance.
Mais la surprise a tout de même été perceptible quand Jean-François Pauzé est venu rejoindre sa complice sur les planches, les cris de fans redoublant immédiatement d’ardeur. Le titre Merci ben – tiré du dernier album de la formation – a pris tout son sens devant cette déferlante d’amour sincère.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
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