Rattrapée par la violence
Le Journal de Montréal
La poète américaine Natasha Trethewey nous offre un récit bouleversant dans lequel elle fait revivre sa mère, qui a été victime d’un féminicide en 1985.
Au Québec, comme partout ailleurs dans la francophonie, l’œuvre de l’Américaine Natasha Trethewey n’est pas connue. Poète de renom, elle a publié six recueils (qui n’ont encore jamais été traduits en français) et remporté une quantité impressionnante de prix, dont le Pulitzer de la poésie en 2007.
Pour nous, lecteurs francophones, Memorial Drive est donc son tout premier livre. Livre, pas recueil. Car cette fois, Natasha Trethewey a complètement laissé tomber les rimes pour raconter l’histoire de sa mère Gwendolyn, qui a été assassinée le 5 juin 1985 par son second mari, Joel Grimmette dit « Big Joe ».
Une catastrophe annoncée
Pour nous aider à comprendre comment une telle chose a pu se produire, Natasha Trethewey dévide le fil de ses souvenirs. Sa petite enfance dans le Mississippi, les moqueries subies à cause de la couleur de sa peau (sa mère était afro-américaine alors que son père était originaire de la Nouvelle-Écosse), la croix que le Ku Klux Klan a fait brûler devant chez eux, le divorce de ses parents quand elle n’avait que six ans, le long trajet effectué avec sa mère lorsqu’elles ont quitté Gulfport pour aller s’installer à Atlanta sur Memorial Drive puis, en 1973, l’arrivée de Big Joe dans leur vie.
On se contentera de dire que ce beau-père, qui avait fait le Vietnam, n’allait pas bien du tout. Et en joignant à son superbe récit des dépositions de police et des retranscriptions de conversations téléphoniques enregistrées, Natasha Trethewey nous permet vraiment de toucher aux racines du mal.
Le dard du scorpion
Dans ce deuxième volet de la série consacrée à l’archéologue Nora Kelly, on ne va pas avoir à attendre longtemps avant de croiser notre premier cadavre. Le corps momifié d’un inconnu sera en effet découvert dans une ville fantôme du Nouveau-Mexique. Mais à cause de la croix en or incrustée de pierres précieuses qui sera retrouvée à ses côtés, l’enquête va très vite prendre un tour inattendu. Distrayant !
L’America
Si peur et plaisir ne semblent pas spontanément aller de pair, de nombreuses personnes raffolent pourtant des films d’horreur ou encore des sports extrêmes d’hiver, par exemple. Sans oublier ces montagnes russes toujours plus vertigineuses qui, chaque été, attirent les foules. Comment expliquer qu’autant de gens semblent parfois vouloir avoir peur ?