Passeports: forcés de s’absenter du boulot
Le Journal de Montréal
Alors qu’Ottawa refuse de dire combien des 600 employés embauchés en renfort aux bureaux des passeports sont en poste, des enseignants, des éducatrices et des employés d’usine doivent s’absenter du travail pour aller faire le pied de grue.
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« On a demandé congé », soupire Julie Audette, éducatrice en services de garde, rencontrée au bureau des passeports du Centre d’achat Fairview de Pointe-Claire, hier.
« Je perds 140 dollars aujourd’hui parce que je ne peux pas aller travailler. On est arrivées à 5 h 15 du matin. Il y avait déjà une cinquantaine de personnes », ajoute sa fille Coralie Vézina, 19 ans, répartitrice dans une usine.
« J’ai perdu un congé personnel à faire ça à la place d’en profiter avec ma petite fille », dénonce Tristan Naud, enseignant d’éducation physique.
Hier, lors du passage du Journal au bureau des passeports du Centre d’achat Fairview de Pointe-Claire, les gens avaient aligné leur chaise pour faire la file dans un vaste local poussiéreux adjacent de l’entrée du kiosque de passeports.
Bordel à Québec
À 280 kilomètres de là, au bureau des passeports de Place de la Cité, à Québec, l’histoire se répétait.
Après un aller-retour Trois-Rivières–Québec pour rien mardi, Pascale Chamberland et son fils n’avaient pas voulu courir de risque. Hier, ils s’étaient postés avant l’aube, à 5 h 30 du matin, au bureau des passeports de Place de la Cité où il y avait déjà une quarantaine de personnes dans la file d’attente.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.