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L'Afrique du Sud se sent «punie» pour avoir détecté un nouveau variant
Le Journal de Montréal
L'Afrique du Sud, dont les citoyens sont devenus persona non grata partout dans le monde après l'annonce d'un nouveau variant inquiétant, se sent «punie» et injustement traitée alors que ce sont ses scientifiques qui l'ont découvert et ont rapidement sonné l'alarme.
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Le gouvernement estime n'avoir rien à se reprocher et dénonce sa stigmatisation pour être l'annonceur de mauvaises nouvelles, à l'instar d'une multitude d'internautes sud-africains aussi indignés qu'inquiets.
«Cette dernière série d'interdictions de voyager revient à punir l'Afrique du Sud pour son séquençage génomique avancé et sa capacité à détecter plus rapidement de nouveaux variants. L'excellence scientifique doit être applaudie et non punie», estime le gouvernement samedi, deux jours après l'annonce de cette découverte, baptisée Omicron par l'OMS.
«De nouveaux variants ont été détectés dans d'autres pays. Chacun de ces cas n'a aucun lien récent avec l'Afrique australe. Il convient de noter que la réaction à l'égard de ces pays est radicalement différente de celle des cas en Afrique australe», regrette encore le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Il rappelle aussi que l'OMS a «demandé aux dirigeants du monde entier de ne pas réagir de manière impulsive» afin de privilégier une «approche scientifique, fondée sur les risques». Sans grand effet. Mais Pretoria «s'aligne» évidemment sur cette position.
Dès vendredi soir, au lendemain de la révélation de ce nouveau variant lors d'une conférence de presse de scientifiques sous sa houlette, le ministre de la Santé dénonçait la réaction pavlovienne et «draconienne» de nombreux pays qui ont immédiatement fermé leurs frontières avant même d'en savoir plus sur sa dangerosité.
«Certains dirigeants cherchent des boucs émissaires pour résoudre un problème qui est mondial», dénonçait Joe Phaahla, évoquant une réaction de «panique».
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