Du Cameroun au Québec: «La famille peut me manquer de temps en temps, mais ce n’est pas si grave»
Le Journal de Montréal
Un soudeur d’expérience camerounais, qui a travaillé dans une douzaine de pays d’Afrique pour fabriquer d’immenses bassins de bière, a laissé sa femme et ses sept enfants derrière lui pour venir développer son expertise ici.
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«Je suis venu au Québec pour découvrir de nouvelles technologies et m'améliorer», confie au Journal d’un ton calme Kenfak Djeubeng Antoine Blondo, qui a participé à la construction de brasseries en Afrique avant d’être recruté par le fabricant de camions-citernes Tremcar, à Saint-Jean-sur-le-Richelieu.
Chez Tremcar, les soudeurs gagnent entre 55 000$ et 110 000$ par année, selon l'expérience, la disponibilité et les primes de soir.
«La famille peut me manquer de temps en temps, mais ce n’est pas si grave», raconte-t-il avec philosophie, en posant ses gants sur la table pour l’entrevue. Dans sa voix, on sent que ses enfants ne sont jamais loin. Son plus jeune a huit ans. Son plus vieux est dans la jeune vingtaine.
Comme lui, ils sont des dizaines de milliers chaque année à s’arracher à leur ancienne vie pour s’établir au Québec.
À près de 10 000 kilomètres de sa ville natale, Kenfak Djeubeng Antoine Blondo se fait appeler «Blondo» sur le plancher de l’usine. Ses collègues l’adorent.
Dans sa nouvelle ville, le soudeur senior loge dans un appartement du Vieux Saint-Jean. Il habite avec «deux frères», deux soudeurs du Cameroun, qui sont de bons amis et qui se sont connus sur divers chantiers africains ces dernières années.