Connaîtrons-nous une autre flambée des prix des matériaux de construction?
Le Journal de Montréal
Au cours des dernières années, le prix des matériaux de construction a connu de nombreuses fluctuations. Après des hausses vertigineuses faisant augmenter le prix des propriétés de 25 % à 30 %, il a connu une forte baisse, à la grande satisfaction des consommateurs.
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Tandis que plusieurs entreprises, dans le secteur des services particulièrement, ont été obligées de cesser temporairement leurs activités, de nombreux travailleurs ont été contraints de demeurer à leur domicile, bénéficiant de l’aide financière de l’État. Ils avaient donc à leur disposition temps et liquidité. Dans ce contexte, plusieurs se sont lancés dans les travaux de rénovation.
L’effet de cet accroissement soudain de la demande de matériaux a fait diminuer les stocks, tout en mettant beaucoup de pression sur les chaînes d’approvisionnement qui fonctionnaient au ralenti, étant donné le confinement dans les pays producteurs, dont la Chine et les États-Unis. Résultats : pénuries dans plusieurs secteurs et hausses des prix.
Pour construire, on recourt au bois d’œuvre, certes, mais également à de nombreux produits fabriqués avec des métaux en provenance de marchés internationaux, dont l’acier d’armature, l’aluminium, le cuivre, le nickel et l’étain.
Le prix et les disponibilités de ces métaux sont sujets aux bouleversements qui surviennent sur le plan international. « Lorsque la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine, précise Jean-Philippe Cliche, économiste principal à l’ACQ (Association de la construction du Québec), le prix de l’acier a grimpé de 75 % en deux jours. Le prix de toutes les ressources naturelles a augmenté et, graduellement, on les voit diminuer. »
Lorsque les prix ont monté en flèche, les entrepreneurs qui avaient signé des contrats avec des clients se sont retrouvés dans une fâcheuse position. Pour ne pas construire à perte, ils devaient négocier des ajustements avec les clients qui, parfois, n’étaient pas très réceptifs à leur demande. Pour se protéger contre toutes ces fluctuations de prix, les entrepreneurs intègrent de plus en plus une clause d’ajustement de prix dans leur soumission.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.