Après la chasse, le repos
Le Journal de Montréal
Au Canada, l’automne rime avec chasse au gibier pour beaucoup de personnes. Ainsi, les forêts se transforment en champ de bataille pour certains animaux. Lors d’une randonnée dans un secteur limitrophe du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, mes pensées vagabondent. Je me plais à croire que quelques orignaux ont assez d’intelligence, ou plutôt d’instinct pour traverser la frontière de cette zone interdite à la chasse et s’y réfugier. À chaque pas, je m’enfonce un peu plus loin sur le territoire. Soudainement, une masse sombre attire mon attention en bordure du sentier. Bien installée dans les herbes, une femelle orignal fait la sieste. Un comportement que je n’ai pas encore eu la chance d’observer. Je dépose alors très lentement mon sac à dos pour y récupérer de l’équipement photo, mais je réalise que j’ai laissé mon puissant téléobjectif dans la voiture. En toute discrétion, je me faufile entre les arbres, et me rapproche afin de capter l’angle parfait. Pour l’instant, ses oreilles bougent. L’animal sent ma présence, mais ne bronche pas d’un poil. Je me trouve maintenant suffisamment près de la bête, je retiens mon souffle. Avec fébrilité, j’ai le temps d’immortaliser un moment de quiétude chez ce grand cervidé de la forêt boréale !
Appareil : Canon EOS RP
Objectif : EF 70-200mm L IS USM
Exposition : 1/400s à f/4
ISO : 640
Si peur et plaisir ne semblent pas spontanément aller de pair, de nombreuses personnes raffolent pourtant des films d’horreur ou encore des sports extrêmes d’hiver, par exemple. Sans oublier ces montagnes russes toujours plus vertigineuses qui, chaque été, attirent les foules. Comment expliquer qu’autant de gens semblent parfois vouloir avoir peur ?