La Palme d’or à l’Américain Sean Baker pour «Anora»
Le Journal de Montréal
Samedi, le cinéaste Sean Baker a reçu à 53 ans la Palme d’or pour Anora, un thriller new-yorkais qui passe des bas-fonds aux villas de luxe des oligarques russes, et qui laisse augurer d’un renouveau du cinéma indépendant américain.
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«Ce film est magnifique, empli d’humanité [...]. Il nous a brisé le cœur», a déclaré la présidente du jury et réalisatrice de Barbie, Greta Gerwig, avant de lui remettre le prix.
Sean Baker, dans son discours, a livré un plaidoyer pour les films en salles: «Il faut que le monde se rappelle que voir un film dans son téléphone portable ou à la maison, ce n’est pas la manière de voir des films». «En salle, on partage la tristesse, la peur, le rire», a-t-il insisté.
Film qui n’appuie jamais sur la pédale de frein, Anora commence comme un conte de fées, Cendrillon version 2024, qui virerait au drame, avant de basculer vers des séquences franchement comiques.
Anora (Mikey Madison) est escorte dans un club miteux. Un soir de cuite, Vanya (Mark Eydelshteyn), le fils d’un richissime oligarque russe, pousse la porte de l’établissement. Anora connaît des bribes de russe, sa grand-mère, immigrée aux États-Unis n’ayant jamais appris l’anglais. On lui confie le client. Elle parvient à lui prendre son numéro. Ils se revoient.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
Une rare visite à Montréal pour Bruce Springsteen: le «Boss» fait les choses en grand au Centre Bell
Après avoir fait languir ses amateurs montréalais pendant 16 longues années, Bruce Springsteen a rappelé à tout le monde qui était le patron au Centre Bell.