L’Alberta s’entend avec Ottawa sur les garderies, mais jalouse Québec
Le Journal de Montréal
L’Alberta a conclu avec Ottawa une entente pour établir les garderies à 10 $ par jour. Celle-ci n’est pas entièrement au goût du premier ministre Jason Kenney, qui aurait aimé la «flexibilité» offerte par le fédéral au Québec.
«Au final, ce n’est pas l’unique fois où nous constatons ce qui semble être une fédération à deux vitesses», a déploré M. Kenney lors d’un point de presse tenu aux côtés de Justin Trudeau et de la vice-première ministre Chrystia Freeland.
M. Kenney a affirmé qu’«un des désirs profonds des Albertains est d’être traités de manière égale», d’exercer le pouvoir comme le Québec et de recevoir le même traitement par le fédéral.
Au coût de 3,8 milliards $ sur 5 ans, l’accord signé lundi entre l’Alberta et Ottawa permettra l’ajout de 42 500 places en garderies. L’objectif est de stabiliser le coût quotidien pour le service de garde à 10 $ d’ici 2025.
L’entente entre Ottawa et Québec, signée au mois d’août, soit quelques semaines avant le déclenchement des élections, s’élève à 6 milliards $, dont une bonne partie sera consacrée à l’amélioration des conditions de travail pour les éducatrices et les gardiennes.
Contrairement à l’Alberta, le Québec n’a pas souscrit aux conditions rattachées à son enveloppe. «C'est une entente qui respecte les compétences du Québec», avait déclaré François Legault à l’époque.
C’est sur cette base que Jason Kenney a évoqué l’entente «entente asymétrique» et «sans condition» obtenue par Québec.
La réponse du premier ministre albertain a fait bondir Justin Trudeau, qui s’est rendu au micro pour expliquer qu’il n’était pas question de «favoritisme» ou d’une plus grande «flexibilité» envers le Québec.
La raison pour cet accord asymétrique se trouve plutôt dans le fait que le Québec avait déjà son propre système de service de garde abordable depuis 1997.