Haïti condamne les propos « racistes » de Trump à l’égard des migrants
Le Journal de Montréal
Haïti a dénoncé samedi les propos « racistes » de l’ancien président américain Donald Trump, qui a assuré que l’entrée de migrants de ce pays aux États-Unis mettait les Américains en danger face à la pandémie de sida.
« Haïti a un énorme problème avec le sida. Beaucoup de ces personnes ont probablement le sida et elles entrent dans notre pays et nous ne faisons rien », a déclaré l’ancien président américain sur Fox News. « C’est comme un vœu de mort pour notre pays. »
Selon les données de la Banque mondiale, la prévalence du VIH dans le pays des Caraïbes est en diminution constante depuis ces quinze dernières années et est estimée aujourd’hui à 1,9 % de la population âgée de 15 à 49 ans.
L’ambassade d’Haïti à Washington a condamné les déclarations « racistes et sans fondement concernant les migrants haïtiens, en particulier, et la population haïtienne en général, de Monsieur Donald J. Trump ».
« Ces vils propos ne viseraient qu’à semer la haine et la discorde contre les migrants », a dénoncé l’ambassade dans un communiqué.
L’arrivée, mi-septembre, de plus de 30 000 migrants dont une majorité d’Haïtiens sous un pont à la frontière entre le Mexique et le Texas a placé l’administration Biden sous le feu des critiques de la part des républicains, qui accusent le président d’avoir causé un « appel d’air » en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump.
En moins de trois semaines, plus de 7 500 migrants haïtiens, dont 20 % d’enfants, ont été expulsés par les services migratoires des États-Unis qui ont affrété 70 avions vers la capitale Port-au-Prince et Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays.
Face aux propos tenus par l’ancien locataire de la Maison-Blanche jeudi, l’ambassade d’Haïti aux États-Unis a considéré que « les personnes civilisées (...) ne devraient pas rester indifférentes face à ce énième dénigrement du peuple haïtien par l’ancien président Trump ».
Lors d’une réunion privée en janvier 2018, le chef d’État avait qualifié Haïti et plusieurs nations africaines de « pays de merde ».