
Guerre commerciale: les PME plus inquiètes que jamais
Le Journal de Montréal
La confiance des entreprises est plus faible que pendant la pandémie de 2020, la crise financière de 2008 ou la période suivant le 11 septembre 2001.
• À lire aussi: Les tarifs chinois sur des produits canadiens entrent en vigueur aujourd’hui
• À lire aussi: Le patron de Mercedes appelle à abolir les droits de douane entre l’Europe et les États-Unis
L’indice de confiance à long terme des PME de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a chuté à un creux historique en mars, enregistrant sa baisse la plus marquée. Il passe de 49,8 à 25,0, soit une chute de 24,8 points.
Le niveau actuel d’optimisme est ainsi au plus bas depuis le début du siècle.
«Les tarifs douaniers chinois frappent les PME au pire moment possible étant donné l’incertitude qui plane sur notre relation commerciale avec les États-Unis», dit Simon Gaudreault, économiste en chef à la FCEI, faisant référence à l’entrée en vigueur des tarifs chinois ce jeudi, de 100% sur l’huile de canola, notamment, et de 25% sur le porc et les produits de la mer, comme le homard.
Afin de compenser les pertes causées par les tarifs douaniers, les propriétaires de PME prévoient d’augmenter leurs prix de 3,7% en moyenne, comparativement à 3,0% en février. Il s’agit de la hausse anticipée des prix la plus importante enregistrée d’un mois à l’autre depuis la pandémie. Parallèlement, les plans moyens de hausse des salaires ont chuté, passant de 2,2% en février à 1,9% en mars.
Le pessimisme des entrepreneurs se traduit aussi par des plans d’embauche plus faibles: 19% des PME prévoient de réduire leurs effectifs au cours des prochains mois (comparativement à 13% en février) et seulement 11% envisagent de recruter du personnel.
«Les propriétaires de PME sont pessimistes face à l’avenir de leur entreprise, au moins pour les prochains mois. Dans une situation si instable où tout peut changer d’un moment à l’autre, il devient difficile de prendre des décisions importantes à long terme, ou même à moyen ou à court terme. Personne ne sait quand se terminera la guerre commerciale avec les États-Unis et les entrepreneurs craignent que le pire soit à venir», ajoute Simon Gaudreault.