Des Québécois renoncent à la voiture électrique commandée
Le Journal de Montréal
Des Québécois qui attendaient depuis des années sur une liste d’attente leur voiture électrique de rêve renoncent finalement à l’acheter en raison de son prix qui s’est envolé avec les hausses du taux d’intérêt.
«J’annule ma réservation.» Cette phrase, Solène Besnard, directrice adjointe de Motion Nissan de Longueuil, l’a entendue souvent ces derniers mois.
Quand elle prenait le téléphone pour annoncer à son client que son électrique était enfin arrivée, plusieurs changeaient d’idée en voyant la hausse de prix.
«''Avec un taux de 3% de financement rendu à 8%, c’est trop pour moi'', m’ont lancé plusieurs clients», dévoile Solène Besnard, spécialiste de l'électrique.
Même avec le rabais de 8000$ du provincial et de 5000$ du fédéral, totalisant 13 000$, ils sont nombreux à avoir tourné le dos à leur achat à cause de l’inflation galopante.
Alors que le premier ministre François Legault rêve de voir deux millions de véhicules électriques sur nos routes d’ici 2030, Le Journal a constaté que l’appétit des Québécois pour l’électrique ne se démentait pas, mais que l'inflation avait l'effet d'une douche froide.
En 2017, à peine 8156 véhicules électriques sur 4,8 millions étaient immatriculés au Québec, soit moins de 1%, selon la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). L’an dernier, ce chiffre a atteint les 90 912 sur 5 millions, soit près de 2%.
«Quand l’essence augmente, on voit qu’il y a beaucoup plus d’appétit pour l’électrique. Quand ça diminue à la pompe, on sent la demande baisser aussi», note Solène Besnard. «Ça se passe plus dans le portefeuille», résume-t-elle.
Chez nos voisins américains, certains lèvent des drapeaux rouges.