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Des experts s’interrogent sur les salaires de 300 000$ de Scale AI
TVA Nouvelles
Des experts s’interrogent sur les salaires de plus de 300 000$ offerts à quatre employés de Scale AI et questionnent la transparence de l’organisation financée à même les coffres des contribuables à coup de centaines de millions de dollars.
«C’est quand même très élevé comme salaires. Le minimum, c’est d’avoir une certaine transparence», déplore Saidatou Dicko, professeure de sciences comptables à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), experte en gouvernance.
«Pourquoi est-ce que la transparence est importante? Parce qu’elle permet un meilleur contrôle, une meilleure reddition de comptes, une comparabilité entre organisations et donc une meilleure équité», analyse-t-elle.
Mardi, Le Journal rapportait que Scale AI ne veut pas détailler les salaires de ses 16 employés qui gagnent 208 000$ en moyenne ni expliquer «la compensation de quatre employés [qui] a excédé 300 000$».
Rappelons que le conseil d’administration de Scale AI est coprésidé par Hélène Desmarais, l’épouse du numéro 1 de Power Corporation, Paul Desmarais (fils), et que c’est l’ex-PDG du Groupe Pages Jaunes Julien Billot qui est son directeur général. Les administrateurs ne sont pas payés.
«La grappe Scale AI rassemble les secteurs de la vente au détail, de la fabrication, des transports, des infrastructures, des soins de santé et des technologies de l’information et des communications (TIC) pour mettre en place des chaînes d’approvisionnement intelligentes tout en favorisant le développement de petites et grandes organisations», explique Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) dans la description de l’OSBL qu’elle finance jusqu’à hauteur de 284 millions de dollars.
Or, d’après Saidatou Dicko, il y a lieu de se demander en quoi un organisme de la sorte est supérieur à un autre, qui œuvre par exemple à réduire la pauvreté.
«Quels sont les besoins en ressources humaines qui légitimisent ces montants-là?» se demande à son tour Michel Séguin, professeur et expert en éthique de l’UQAM. «À défaut de dire qui gagne quoi, ils devraient dire de quels types d’expertise ils ont besoin», poursuit-il.
D’après lui, les OBNL qui reçoivent de l’argent public ont des comptes à rendre. «La minute où tu reçois de l’argent de l’État, tu te dois d’être transparent», conclut-il.