
Champagne s’attend à de la transparence des OSBL subventionnés
TVA Nouvelles
«Les citoyens ont certaines attentes à cet égard-là», a convenu jeudi le ministre canadien de l’Innovation, François-Philippe Champagne, après la sortie d’experts en gouvernance qui estiment que des OSBL subventionnés à coup de centaines de millions de dollars comme Scale AI doivent être plus transparents.
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«C’est sûr que quand on parle de fonds publics, on doit toujours jouer avec les standards de gouvernance les plus élevés. Ça, il n'y a pas de doute. Les citoyens et les citoyennes s’attendent à ça de toutes les organisations et de nous certainement», a affirmé François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie (ISDE), en marge d'une conférence de presse dans la métropole, jeudi.
«Il n’y a rien à cacher, bien au contraire, c’est de dire comment on se positionne à travers d’autres organisations similaires dans le monde, comment on attire les talents et en même temps garder à l'esprit que c'est des fonds publics», a-t-il illustré.
D'après le ministre, Scale AI «a besoin des meilleurs» pour investir les sommes confiés par l'État, soit les 284 millions de dollars du gouvernement canadien et les 53 millions de dollars du gouvernement québécois.
Pour ce qui est des échelles salariales, François-Philippe Champagne pense qu'il faut voir cela en termes «relatifs» et non «absolus» pour pouvoir faire une comparaison avec d'autres entités dans le même secteur névralgique.
Mercredi, Le Journal rapportait les interrogations d’experts qui se posent des questions sur les salaires de plus de 300 000$ offerts à quatre employés de Scale AI et qui aimeraient voir plus de transparence dans l'OSBL chargé de distribuer des deniers publics aux entreprises pour les aider dans leurs projets d'intelligence artificielle (IA).
«Pourquoi est-ce que la transparence est importante? Parce qu’elle permet un meilleur contrôle, une meilleure reddition de comptes, une comparabilité entre organisations et donc une meilleure équité», avait analysé Saidatou Dicko, experte en gouvernance de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
«Quels sont les besoins en ressources humaines qui légitimisent ces montants-là?» se demandait de son côté Michel Séguin, professeur et expert en éthique de l’UQAM.