Décès à 90 ans de Desmond Tutu, icône de la lutte anti-apartheid
Le Journal de Montréal
LE CAP | C’est la dernière des grandes icônes de la lutte contre l’apartheid : l’archevêque Desmond Tutu, la conscience de l’Afrique du Sud, mais aussi un grand espiègle et un rire puissant, est mort dimanche à 90 ans.
• À lire aussi: Mort de Frederik de Klerk, dernier président blanc d’Afrique du Sud
Jusque récemment, le prix Nobel de la paix a imposé sa petite silhouette violette et son franc-parler légendaire pour dénoncer les injustices et écorner tous les pouvoirs.
Le président Cyril Ramaphosa a exprimé «sa profonde tristesse» face au décès de ce «patriote sans égal», «un homme d’une intelligence extraordinaire, intègre et invincible contre les forces de l’apartheid», qui laisse une veuve, «Mama Leah», et leurs quatre enfants.
Cette mort représente «un nouveau chapitre de deuil dans l’adieu de notre nation à une génération de Sud-Africains exceptionnels qui nous ont légué une Afrique du Sud libérée», a-t-il ajouté, un mois après la mort de FW de Klerk, dernier président blanc du pays.
Après l’avènement de la démocratie en 1994, et l’élection de son ami Nelson Mandela, Desmond Tutu avait donné à l’Afrique du Sud le surnom de «Nation arc-en-ciel». Il avait présidé la Commission-vérité et réconciliation (TRC) dont il espérait qu’elle permettrait de tourner la page de la haine raciale.
The Arch, comme le surnomment affectueusement les Sud-Africains, était affaibli depuis plusieurs mois. Souffrant depuis longtemps d’un cancer de la prostate, il est sans doute mort de vieillesse, paisiblement à 7 heures dimanche, selon plusieurs de ses proches interrogés par l’AFP.
Il ne parlait plus en public, mais saluait les caméras présentes à chacun de ses déplacements, sourire et regard malicieux, comme lors de sa vaccination contre la COVID ou en octobre à la cérémonie célébrant ses 90 ans.
Une prière a été organisée à la cathédrale St George, son ancienne paroisse. Des passants viennent déposer des fleurs et se recueillir.