Restrictions de travailleurs étrangers: «Ça va faire mal aux restaurants. On se fait rouler dans la farine»
Le Journal de Montréal
«Ça va faire mal aux restaurants. On se fait rouler dans la farine. On s’est fait voler un paquet d’employés après la COVID-19», dénonce le propriétaire du restaurant Chic Alors!, à Québec, qui digère mal qu’Ottawa baisse le seuil de travailleurs étrangers temporaires (TET) de 30% à 20% en mai prochain.
«La pénurie n’est pas finie», lance au bout du fil Hugues Philippin, propriétaire du restaurant Chic Alors!, à Québec.
Aujourd’hui, il peut compter sur deux cuisinières mexicaines et un Philippin à la plonge et au ménage, mais il craint de ne pouvoir les garder après. Il estime également que ses chances d’arriver à recruter un autre travailleur étranger temporaire viennent de fondre comme neige au soleil.
«On commençait le processus pour faire venir une autre personne. Ces travailleurs-là sont essentiels», s’inquiète-t-il.
Jeudi, Ottawa a annoncé que le 1er mai prochain, le pourcentage des travailleurs étrangers temporaires (TET) passerait de 30% à 20%, sauf en construction et en santé.
La nouvelle a eu l’effet d’une douche froide pour l’Association Restauration Québec (ARQ), qui l’a qualifiée d’«une véritable bombe pour l’industrie, à la veille de la période de recrutement intensive en vue de la haute saison estivale».
«Certains pourraient même faire face à la fermeture complète de leur établissement, étant à bout de ressources», était allée jusqu’à dire l’organisation.
À La Cage, on peut pousser un soupir de soulagement parce que les cuisines sont épargnées.
«Cela n’impacte pas La Cage puisque nous sommes éligibles au “traitement simplifié”. Nos postes de cuisiniers, sous-chef et chefs sont reconnus comme étant en pénurie de main-d’œuvre, alors nous ne sommes pas assujettis au seuil de TET par lieu de travail (10-20-30 %) et nos durées d’EIMT restent entre 12 à 18 mois», note-t-on.