Universités: rattraper des siècles de discrimination en dix ans?
Le Journal de Montréal
Un trentenaire détenant un postdoctorat en biologie, qui voit les opportunités d’embauche lui échapper dans le milieu universitaire à cause de son statut d’homme blanc, se questionne sur la pertinence de corriger des siècles de discrimination en dix ans seulement, avec les «effets pervers» que cela peut engendrer.
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L’homme, que nous appellerons Simon, a refusé d’être identifié pour ne pas nuire à ses démarches de recherche d’emploi. Il a terminé son postdoctorat il y a quatre ans. Depuis, il a vu plusieurs possibilités d’embauche lui échapper en raison des politiques d’équité, de diversité et d’inclusion dans le milieu universitaire.
«Ma fenêtre d’opportunité se referme. Il n’y a plus grand-chose de disponible et ça devient beaucoup plus complexe», dit-il.
Les opportunités se referment aussi dans la fonction publique fédérale. L’an dernier, des postes de chercheurs à Environnement et Changement climatique Canada ont été affichés. La candidature de Simon n’a pas été retenue en entrevue. On lui a expliqué par la suite que seules les candidatures de femmes avaient été retenues pour des raisons de représentativité et d’équité.
Simon est très conscient qu’il s’agit d’une question «excessivement délicate» et partage tout à fait l’objectif d’une société plus équitable et inclusive. Il se questionne toutefois sur l’échéancier des cibles fédérales et les moyens mis en place pour y arriver.
«Il y a un gain social important à faire, mais aussi un coût individuel très important que je subis présentement», affirme-t-il.
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