
Le chef du renseignement militaire ukrainien juge l'armée russe «médiévale»
Le Journal de Montréal
Le chef du renseignement militaire ukrainien, le général Kyrylo Boudanov, a promis aux Russes un «véritable enfer» en Ukraine, où l'armée russe, qu'il juge «médiévale», sera selon lui confrontée à une guérilla constante de partisans ukrainiens, dans un entretien publié vendredi.
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«Le commandement russe a fait de nombreuses erreurs et nous utilisons ces erreurs», a déclaré à l'hebdomadaire américain The Nation le général Boudanov, lequel s'exprimait en ukrainien depuis Kyïv, par l'intermédiaire d'un interprète à ses côtés.
«L'armée ukrainienne a montré que l'armée russe [en tant que] deuxième armée du monde, ce n'était qu'un mythe. C'est juste une concentration de pouvoir médiévale, de vieilles méthodes de combat», a ajouté ce jeune général de 36 ans, qui s'est engagé dans l'armée après la chute de l'URSS et a été formé aux méthodes de l'OTAN.
Nommé en 2020 à la tête de la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense par le président Volodymyr Zelensky, le général Boudanov a estimé que l'une des clés des succès des forces ukrainiennes pour résister à l'armée russe avait été leur capacité d'espionnage.
«Nous avons beaucoup d'informateurs au sein de l'armée russe, pas seulement dans ses rangs, mais aussi dans son cercle politique et au sein de son commandement», a-t-il affirmé au cours de cet entretien accordé «ces derniers jours», selon le magazine.
L'une de ses priorités ces derniers mois a été d'organiser une force de partisans qui resteront derrière les lignes russes en cas d'occupation longue pour mener des opérations de guérilla. Il n'a pas voulu donner de détails sur cette force, mais il a noté que c'était «un grand nombre de personnes» et il a mentionné la présence de chasseurs.
«Nos combattants, nos soldats et même nos chasseurs vont se mettre à chasser l'agresseur, les troupes russes, avec des fusils dans les forêts», a-t-il dit. «Le printemps va bientôt arriver, nos forêts vont reverdir et un véritable enfer va se déchaîner devant l'agresseur.»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé mardi une trêve avec la Russie dans les airs et en mer pour entamer des discussions sur une «paix durable» sous «le leadership» de Donald Trump et s’est dit prêt à signer avec le président américain l’accord-cadre sur l’exploitation des ressources naturelles, souhaitant «arranger les choses» avec lui.

Donald Trump a mis à exécution sa menace de taxer lourdement les produits des trois premiers partenaires commerciaux des États-Unis, avec l’entrée en vigueur mardi de tarifs douaniers contre le Canada et le Mexique et de nouvelles taxes sur les importations chinoises, déclenchant une riposte rapide d’Ottawa et de Pékin.

Volodymyr Zelensky a affirmé samedi que le soutien de Donald Trump restait «crucial» pour l’Ukraine et qu’il était prêt «à signer l’accord sur les minéraux qui constituera le premier pas vers des garanties de sécurité», au lendemain de son altercation avec son homologue américain et avant de rencontrer le premier ministre britannique Keir Starmer.