
Guerre tarifaire: Trump ne peut dicter la réplique canadienne, dit Charest aux Américains
Le Journal de Montréal
Malgré ses avertissements lancés au Canada et à l’Union européenne, Donald Trump «ne peut décider» de quelle façon les autres pays vont répliquer à l’imposition de ses tarifs douaniers, estime Jean Charest.
Appelé à commenter les derniers développements dans la guerre commerciale qui sévit entre les États-Unis et le Canada, entre autres, l’ex-premier ministre du Québec soutient en entrevue au réseau américain CNN que le Canada est en droit d’établir la stratégie de son choix pour riposter aux tarifs imposés sur les voitures importées aux États-Unis.
«En fin de compte, tu ne peux pas dire aux autres pays comment réagir si tu es actuellement en train de les traîner dans ce conflit. Nous n’avons pas amorcé ce conflit», a affirmé M. Charest.
La veille, le président Trump avait prévenu le Canada et l’Union européenne qu’il n’hésiterait pas à imposer de «nouveaux tarifs de grande échelle» si les deux parties collaboraient dans le but de «nuire économiquement» aux États-Unis.
Ce qui semblait être à première vue un «jab» amical aux Canadiens est vite devenu «inquiétant» aux yeux de Jean Charest.
«Si on lit à travers les lignes, il dit toujours que le Canada, "ce qui ne fonctionne pas avec vous, c’est que vous existez. Et je m’oppose à votre existence."», illustre l’ancien premier ministre libéral, tout en invitant les Américains à réfléchir à un scénario dans lequel les rôles sont inversés.
M. Charest dit espérer que le «ton va changer» maintenant que Mark Carney est à la tête du pays et qu’une discussion «sérieuse et amicale» menant vers de vrais progrès aura lieu entre les deux dirigeants.
Un souhait qui semble pouvoir se réaliser plus vite que prévu puisque peu de temps après la diffusion de cette entrevue à CNN, Donald Trump a affirmé sur son compte Truth Social avoir eu une conversation «très constructive» avec Mark Carney.
Dans sa publication, le président américain réfère à Mark Carney comme le «premier ministre» du Canada et relègue aux oubliettes l’étiquette de «gouverneur du 51e État» qu’il a réservée durant des mois à Justin Trudeau.