«Ils n’ont pas tué “Charlie Hebdo”», affirme le rédacteur en chef, Gérard Biard, dix ans après l’attentat terroriste du 7 janvier.
Le Journal de Montréal
Devenu dans le sang un symbole mondial de la liberté d'expression, l'hebdomadaire Charlie Hebdo commémore mardi les dix ans de l'attentat islamiste qui l'a décimé et qui avait ouvert une série d'attaques en France dans les jours puis les mois suivants.
Dix ans jour pour jour après la tuerie du 7 janvier 2015, Charlie sort mardi un numéro spécial de 32 pages. Il y publiera des caricatures sur Dieu sélectionnées dans le cadre d'un concours international lancé fin 2024.
«Ils n’ont pas tué Charlie Hebdo» et «on veut qu’il dure mille ans», affirme le rédacteur en chef, Gérard Biard.
Le rédacteur en chef réfute ce qu’avaient lancé les frères Kouachi – «On a tué Charlie!» – en sortant des locaux de l’hebdomadaire satirique, qui avait publié des caricatures du prophète Mahomet.
Huit membres de la rédaction ont été abattus lors de cet attentat islamiste, sur un total de 12 victimes. «Ils ne les ont pas tués non plus» parce que leur œuvre «n’a pas pris une ride», dit Gérard Biard, pendant que les livres hommages se multiplient à l’heure des commémorations.
Ces attentats avaient provoqué une émotion mondiale et donné naissance à un slogan de soutien resté célèbre : «Je suis Charlie». Le 11 janvier 2015, des manifestations avaient réuni près de 4 millions de personnes à travers la France, avec de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement dans le cortège parisien.
Dix ans après, les commémorations organisées mardi seront «comme chaque année» marquées «par la sobriété, conformément aux souhaits des familles», a indiqué la mairie de Paris.
Anne Hidalgo, «rendra hommage aux victimes (...) en présence du président de la République» et «de plusieurs ministres» Diffusées en direct sur France 2, ces commémorations débuteront à 11h30 rue Nicolas-Appert dans le XIe arrondissement, où Charlie Hebdo avait ses locaux en 2015.
Charlie Hebdo, «qui s'est construit dans la marginalité, apparaît désormais comme une institution», a récemment observé Riss, le successeur de Charb.