
Viol collectif avec du GHB: l’accusé risque 42 mois de détention
Le Journal de Montréal
Un individu qui, avec un complice, a profité d’une femme qui avait préalablement été droguée au GHB, risque 42 mois derrière les barreaux pour son crime.
Dans la nuit du 29 juillet 2018, Michel Giroux et Hasan Demirovic, deux résidents de Gatineau respectivement âgés dans la fin vingtaine et début trentaine, emmènent deux femmes dans la vingtaine au domicile de Demirovic. L’une des deux femmes avait pris contact avec Giroux par l’entremise de la plateforme de rencontre Tinder, afin d’avoir une relation sexuelle.
Arrivé chez Demirovic, il y a consommation de boissons alcoolisées à base de vodka dans lesquelles du GHB aurait été administré. La femme qui accompagnait celle qui avait contacté Giroux via Tinder a dit ce soir-là à Demirovic: «ce n’est pas parce que mon amie s’acoquine avec ton ami que quelque chose va se passer entre nous». «Si tu me touches sans mon consentement, j’appelle la police.»
Pourtant, quelques instants plus tard elle est dans un état de «black out» entrecoupé de moments de conscience où elle se revoit avoir une relation sexuelle sur le divan avec lui et ensuite avec Michel Giroux. C’est elle qui a porté plainte contre Demirovic. Durant le procès de ce dernier, elle a raconté qu’elle était choquée par la scène, qu’en temps normal elle n’aurait jamais eu de relations sexuelles de la sorte en présence de son amie juste à côté d’elle.
Lorsqu’elles reprennent leur esprit, les deux femmes sont dans un état d’urgence et quittent rapidement les lieux, peut-on lire dans la trame factuelle qui ressort du jugement de Demirovic – qui a été reconnu coupable d’agression sexuelle avec la participation d’une autre personne, au terme d’un procès en juin dernier. Même si la preuve n'a pas été établie hors de tout doute raisonnable que ce sont Giroux et Demirovic qui ont drogué les femmes, tant la Couronne que la défense s'entendent pour dire qu'au moment des événements, elles étaient toutes deux sous l'influence du GHB.
Giroux, de son côté, a plaidé coupable pour des faits similaires et purge actuellement une peine de 36 mois de pénitencier.
Aucune considération pour la victime
Lors des représentations sur la peine au palais de justice de Gatineau, lundi, la procureure de la Couronne, Me Christine Lambert, a affirmé que lorsqu’on «intoxique une femme pour qu’elle ne puisse pas résister et qu’on puisse assouvir nos pulsions sexuelles, on ne démontre aucune considération pour la personne».
La Couronne réclame une sentence de 36 à 42 mois de détention pour Demirovic.