
Pannes à répétition: le REM est-il capable d’affronter l’hiver?
Le Journal de Montréal
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les dernières semaines ont été dures pour le Réseau express métropolitain (REM). Après toutes les pannes et les ralentissements de service, la question se pose: un métro léger était-il le bon choix compte tenu des conditions météorologiques au Québec? Des experts font le point.
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CDPQ Infra a pointé du doigt le système d’aiguillage, qui permet de diriger le train sur les rails, et l’entretien de son système de freinage hivernal pour expliquer les pannes et les ralentissements de service multipliés du REM en février.
Les systèmes d’aiguillage sont dotés de réchauffeurs, qui permettent de faire fondre la neige et la glace, explique Sami Ammar, expert en transfert de chaleur et enseignant au Département de génie mécanique à Polytechnique.
«Il semblerait que ces systèmes ont atteint leurs limites ou n’ont pas été suffisamment efficaces au vu de l’accumulation de neige et de glace», précise-t-il.
Le groupe formé d’Alstom et AtkinsRéalis, responsable de l’opération et de la maintenance du REM, ont annoncé la semaine dernière que des correctifs seront apportés pour augmenter les capacités de chauffage et bonifier l’entretien du réseau, y compris les systèmes de freinage hivernaux.
Ces problèmes ne signifient pas pour autant que le métro léger était un mauvais choix de technologie pour le projet, affirme Florence Junca-Adenot, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM.
«Les conditions climatiques, ça joue sur les modes où il y a des rails, mais ça joue aussi sur les autobus, les voitures, etc.», souligne-t-elle, tout en rappelant que des tramways existent dans les pays nordiques comme la Suède et le Danemark.