
Véhicules électriques : le Canada sort les dents
Le Journal de Montréal
Bonne nouvelle. Il semble finalement que les constructeurs auront de plus en plus de misère à écouler leurs véhicules à essence au Québec comme au Canada, dans les prochaines années.
C’est que le gouvernement canadien a annoncé cette semaine l’implantation d’une norme « Zéro émission » pour l’ensemble du pays. Cela forcera les constructeurs à écouler des véhicules électriques chez nous, ce qui devrait favoriser l’accessibilité à davantage d’inventaire et de modèles.
Selon ce qui a été annoncé, le Canada exigera que 20% des véhicules neufs vendus sur son territoire soient électriques dès 2026, alors que le Québec imposera un pourcentage à 17,5% pour cette même période. Or, l’objectif final demeure le même : que 100% des véhicules vendus dès 2035 soient électrifiés. Les constructeurs ont donc à peine dix ans pour se conformer à cette règle.
Coup dur pour les fabricants
Cela se fera bien sûr au grand dam des fabricants qui souhaiteraient continuer à vendre des camionnettes pleine grandeur et des véhicules déjà en production, et pour lesquelles les ententes syndicales signées avec les usines sont béton.
Inutile de vous le dire, il existe une grande disparité entre ce que souhaitent les différents gouvernements et ce que peuvent concrètement faire les constructeurs automobiles. Et cette disparité est encore plus grande lorsqu’il est question des intentions réelles des constructeurs.
Prenez par exemple Honda Canada, qui annonçait tout récemment un investissement de 1,3 milliard $ pour la modification de son usine d’Alliston en Ontario, où sont actuellement assemblés la Civic et le CR-V. Ce manufacturier n’a qu’un véritable objectif en tête. Vendre au Canada ce que l’on fabrique au Canada, dans un pourcentage toujours de plus en plus élevé. Un pourcentage qui atteignait d’ailleurs 74% en 2021, et qui pourrait grimper encore davantage avec l’arrivée prochaine du CR-V hybride sur notre marché.

Même en excluant la pandémie, le gouvernement Trudeau a dépensé plus par personne que le fédéral ne l’a fait durant la grande dépression ou les deux guerres mondiales en dollars constants, gonflant le déficit à plus de 60 milliards $. S’il veut sortir du rouge, le prochain gouvernement devra trouver de l’argent. Où et comment? Luc Godbout, titulaire de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, indique quels programmes sont à risque en cas de compressions budgétaires et où il serait possible de trouver de l'argent.