Une «bombe à retardement»: 2298 aînés hospitalisés pour rien en attendant un transfert
Le Journal de Montréal
Près de 2300 aînés occupent des lits d’hôpitaux inutilement en attendant d’être transférés ailleurs, un nombre qui grimpe de façon vertigineuse depuis le printemps et qui représente une «bombe à retardement» avec l’arrivée de la saison des virus.
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«C’est excessivement inquiétant, réagit la Dre Ariane Murray, chef du département régional de médecine générale de Montréal. Tous ces patients-là ne devraient pas être à l’hôpital. [...] Mais le réseau n’est pas capable [de les transférer] parce qu’on a une pénurie d’employés.»
Les usagers de niveau de soins alternatifs (NSA) sont tous ces patients (souvent âgés) qui ont terminé une hospitalisation, et qui attendent d’être transférés ailleurs.
Normalement, ils doivent occuper maximum 8% des lits d’hôpitaux, selon la cible du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Or, ce taux atteint présentement 14% au Québec, soit 2298 patients. En janvier dernier, ils étaient 1770 dans cette situation.
À Montréal, le taux grimpe même à 16%, soit le double de la cible. Concrètement, 902 patients occupent un lit inutilement, soit 50% de plus qu’en avril dernier (un peu moins de 600).
Sur la Côte-Nord, 30% des lits sont occupés par des patients qui attendent de partir ailleurs. Dans la Capitale-Nationale, 210 aînés ont aussi besoin d’une place mieux adaptée à leurs besoins.
«C’est une bombe à retardement, croit le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence du Québec. Depuis le mois de mai, ça n’arrête pas de monter.»