Un ex-militaire sauve un père de famille en crise sur le pont Pierre-Laporte
Le Journal de Montréal
Un ancien militaire qui a connu les ravages de la dépression a tout fait pour qu’un homme en crise qui menaçait de se jeter du pont Pierre-Laporte retourne sain et sauf auprès de son fils.
« Je ne pouvais pas rester impassible. C’est l’humain en moi qui a ouvert son cœur. Il y a trois ans de ça, j’aurais pu être à sa place », raconte Denis Sirois, quelques jours après l’événement qui aurait pu connaître un dénouement tragique.
Samedi matin, l’homme de 55 ans de Québec se dirigeait vers le Festival de l’Érable de Plessisville, quand l’automobile qui le devançait sur le pont Pierre-Laporte s’est arrêtée net, dans la voie de droite.
Croyant d’abord à un bris mécanique, M. Sirois a vite compris ce qu’il se passait quand il a aperçu le conducteur du véhicule enjamber la clôture de sécurité.
« Quand j’ai vu ses mains s’accrocher de l’autre côté de la grille, prêt à sauter dans le vide, j’ai eu un déclic », lance-t-il, expliquant s’être senti impuissant face au suicide de sa sœur un an plus tôt.
Périodes sombres
M. Sirois s’est aussitôt dirigé auprès de l’homme qui se trouvait en contrebas, sur une poutre de deux pieds de large, la seule structure le séparant d’une chute mortelle de plusieurs dizaines de mètres.
Ancien militaire, le bon samaritain s’est mis à discuter avec l’individu en détresse à travers la rambarde. Il lui a avoué avoir lui aussi eu des périodes sombres après son retour d’Afghanistan, lui qui souffre de traumatisme lié au stress opérationnel.
« Ce qui m’a sauvé la vie, c’est mon petit gars de 12 ans. Je ne pouvais pas lui faire ça », lui a-t-il confié, rappelant à l’homme que son propre enfant avait aussi besoin d’une figure paternelle.
L'organisme Parents-Secours, qui offre des refuges temporaires aux enfants et aînés qui se sentent menacés ou en danger dans la rue, tente de séduire une nouvelle génération de bénévoles. Les millénariaux qui ont grandi avec ces pancartes protectrices veulent maintenant perpétuer la tradition, alors que l'organisme compte 2337 foyers-refuges à travers le Québec.