
Un attentat terroriste que l'on minimise
Le Journal de Montréal
Le 4 septembre 2012 aurait pu devenir l’une des dates les plus tragiques de l’histoire du Québec. C’est une défectuosité mécanique qui a empêché le carnage au Métropolis. L’arme de Richard Henry Bain s’est enrayée. Un mort, un blessé grave, c’est trop. Nous savons aujourd’hui à quel point le hasard a évité une hécatombe historique.
Depuis deux semaines, nous découvrons les dessous des failles de sécurité qui ont existé lors de cette soirée. Les découvertes étonnent : manque de communications entre policiers, mauvaise préparation, menaces contre madame Marois perdues dans la brume.
Procès civil
Chose bizarre, c’est à travers un procès civil que tous ces faits sont révélés au public. Les techniciens de scène, ayant subi un traumatisme, intentent une poursuite de 600 000 $ contre les corps policiers chargés de la sécurité. Grâce à cette démarche, nous apprenons des détails jamais révélés auparavant.
Ce procès civil nous rappelle le peu de sérieux qui fut consacré à aller au fond des choses après l’événement tragique. Une enquête sommaire aurait été faite à l’interne dont le rapport aurait finalement été dicté par les patrons, si l’on se fie au témoignage de celui qui tenait le crayon.
De toutes les façons, l’attentat du 4 septembre fut minimisé. Jamais les institutions du Québec n’ont approché cet événement avec le caractère sérieux, tragique et solennel qui s’imposait. Un attentat terroriste visant la première ministre tout juste élue a été perpétré dans un rassemblement politique. C’est extrêmement grave.
Je peux comprendre que madame Marois elle-même n’ait pas voulu dramatiser la situation. Elle refusait de voir assombrir ce grand jour pour elle et son parti.
Je suis convaincu que cette femme de devoir était également soucieuse de ne pas pousser la médiatisation de l’affaire à travers le monde, question de protéger l’image du Québec.
Terrorisme